Après 4 très bons tomes sortis chez Glénat, la série Mighty Morphin Power Rangers de Kyle Higgins a connu une interruption en France, faute de ventes. Voici aujourd’hui Vestron qui reprend le flambeau avec un saut dans le temps de 35 épisodes. Le présent volume proposé par l’éditeur – numéroté tome 0 – débute par les dernières pages de l’épisode 50 pour enchainer jusqu’à la fin de la série à l’épisode 55, avec pour objectif de remettre les lecteurs dans le bain, avant d’embrayer au printemps prochain avec les deux dernières séries parallèles en date, signées Ryan Parrott : Power Rangers et Mighty Morphin.
Difficile de reprendre une franchise qui a connu un destin chaotique et l’on ne peut que se réjouir et féliciter l’éditeur pour ce courage. L’idée est bien sûr de prendre un nouveau départ avec les nouvelles séries et Vestron se lance dans un résumé, là aussi courageux, d’un univers riche en évènements et en personnages.
Malgré l’effort louable, force est de constater que rentrer dans la série à ce point précis n’est guère aisé, même pour les lecteurs ayant fréquenté les tomes Glénat, tant il s’est passé de choses entre-temps. Néanmoins, Ryan Parrott lance d’emblée les affaires avec les deux « nouvelles » équipes en action, ce qui permet au lecteur de s’imprégner de l’esprit de la série. Les Power Rangers officient sur Terre tandis que leurs ex-équipiers sont devenus les Omegas Rangers et œuvrent dans l’espace. Entre classicisme et nouveauté, les deux pans avancent en parallèles, permettant une familiarisation avec personnages et ennemis charismatiques de l’univers.
La priorité est à l’action ! Les scènes d’affrontements sont légion et les monstres divers et variés s’en donnent à cœur joie. Une certaine noirceur qui sied à certains personnages et fait un des charmes des Power Rangers est également présente. Toutefois, en pâtissent légèrement les relations entre personnages qui manquent un peu d’épaisseur – avec notamment des dialogues un poil légers -, en comparaison de ce qu’avait installé Kyle Higgins dans son run. Néanmoins, ces épisodes donnent une bonne idée de ce qu’est la série et permettront aux lecteurs d’adhérer ou non à l’univers.
La partie graphique est particulièrement rythmée et dynamique. Le trait de Moises Hidalgo est très régulier, personnages et décors, très soignés. Les couleurs de Walter Baiamonte sont vives et colorées, tout en se montrant nuancées dans les scènes plus intimes.
Une relance qui pâtît de l’absence d’épisodes mais Vestron fait le boulot et devrait permettre, on l’espère, de donner une deuxième chance à la franchise ! En tout cas, on en sera !
S’il n’est pas forcément un point d’accès aisé à l’univers des Power Rangers, ce tome 0 permet toutefois de s’imprégner de l’esprit de la série, de découvrir les personnages et fait de belles promesses pour la suite qu’on a hâte de découvrir !