Giant Days revient pour un troisième tome dans la droite ligne des deux premiers. Akiléos en poursuit la publication à un rythme soutenu d’un tome par trimestre bien appréciable.
Daisy, Susan et Esther poursuivent leurs vies d’étudiantes en colocation. Susan s’investit corps et âme dans l’élection à la présidence du syndicat des étudiants, délaissant sa relation avec McGraw. Esther doit gérer la visite fracassante d’une ancienne copine de lycée et Daisy joue les pompiers de service en organisant une sortie camping pour réconcilier la fine équipe.
John Allison conserve le ton déjanté et humoristique de sa série, faisant de Giant days, un agréable moment de lecture. Les trois héroïnes à la personnalité décalées sont toujours terriblement attachantes. Daisy et sa naïveté bonne enfant qui cherche toujours à réparer les pots cassés, Esther et ses comportements extrêmes, et Susan et sa mauvaise humeur contagieuse. Les personnages « secondaires » ne sont pas en reste. McGraw et Ed ont un rôle prépondérant dans la description des complexes relations amoureuses et sociales. La copine d’Esther est intéressante par sa personnalité contrastée, à l’apparence brute mais en recherche d’échanges.
Les situations sont justes et c’est leur traitement caricatural qui amène cette ambiance si particulière. L’humour fonctionne toujours très bien, servi par des dialogues percutants. L’auteur traite plusieurs histoires en parallèle. Les personnages évoluent toujours et sont très bien croqués. Ce n’est pas une série qui se contente d’être drôle. Elle est bien écrite et riche de ses relations entre les personnages et des thèmes abordés. Giant days parle d’amour, de sexe, d’amitié, de relations sociales, des peurs que chacun a, de politique.
Aux dessins, Max Sarin conserve son style rond et caricatural qui sied si bien à la série. Elle tente quelques expérimentations lors des scènes où Susan « dérape ». Si les décors sont régulièrement simples, la dessinatrice mettant l’accent sur l’expressivité des personnages, ils permettent toutefois une immersion réelle dans les différents lieux. Il y a une réelle symbiose entre le ton de la série et les dessins. La colorisation chaude convient également parfaitement.
Le format souple à couverture rigide convient très bien à Giant days et permet de proposer un prix raisonnable. Akileos y inclus un court cahier graphique bien appréciable constitué de couvertures et de croquis.