Spider-Man par JMS – Tome 4 (VF-Panini)

Spider-Man par JMS - Tome 4
Date de Sortie
14 avril 2021
Scénario
Joe Michael Straczynski
Dessin
Mike Deodato Jr, Tyler Kirkham, Ron Garney
Editeur
Panini Comics
La note de ComicStories
8

Depuis l’arc « Sins Past », débuté au milieu du tome précédent de la collection Spider-Man par JM Straczynski, le scénariste n’a plus totalement la liberté dont il jouissait jusqu’alors, proposant sans aucun doute l’une des meilleures périodes du personnage. Avec ce tome 4, longtemps attendu, JM Straczynski se trouve de nouveau contraint par l’univers partagé de Marvel qu’il tente d’exploiter au mieux.

D’un point de vue super-héroïque, l’auteur livre une prestation assez générique, d’abord obligé d’intégrer Spider-Man aux New Avengers de Brian M. Bendis puis de coller au méga Event Civil War. Ennemis et combats de la première partie – l’Hydra, de retour – se font passe-partout et sans souffle particulier. Et les affrontements liés à Civil War sont loins, dans la série Spider-Man, d’être le cœur du récit.

Ce qui fait la force du run de JM Straczynski depuis ses débuts est l’écriture de Peter Parker. La voix que lui offre l’auteur en fait un personnage réfléchi, mature, évolutif. Sous sa plume, le personnage n’est pas resté l’adolescent qu’il était à l’origine de la série. Ses préoccupations liées à son rôle de héros mais aussi de citoyen et d’individu, avec son contexte familial fort font de lui un personnage avec une belle profondeur. L’auteur régale également avec l’écriture des personnages secondaires à commencer par Mary Jane, qui n’est pas, comme elle peut l’être, pour certains auteurs, une potiche qui sert de faire valoir au héros. Sa vie personnelle se fait riche et sa personnalité permet aussi à Peter d’évoluer et de pousser sa réflexion, tout en étant un soutien essentiel. JM Straczynski saisit aussi remarquablement l’histoire d’amour que vivent les deux personnages, sans mièvrerie et avec une belle justesse.

L’auteur n’en oublie pas pour autant les caractéristiques initiales du personnage en livrant quelques séquences et reparties humoristiques qui font mouche et s’intègrent parfaitement dans l’esprit de la série.

Amazing Spider-Man #524 – Mike Deodato Jr

L’une des particularités de cette période du run est le lien qui se tisse entre Peter Parker et Tony Stark. L’évolution se fait progressive et organique. De l’intégration de Peter Parker aux New Avengers jusqu’à la discorde de Civil War, JM Straczynski décrit une relation quasi filiale crédible et porteuse de réflexion, notamment durant la période Civil War, qu’exploite bien l’auteur.

Si l’on excepte les deux épisodes dessinés par Tyler Kirkham, assez moyens, la partie graphique est réalisée par deux pointures : Mike Deodato Jr et Ron Garney. Si le style du premier divise parfois, forcé de constater qu’il maitrise le story-telling et l’iconisme du genre super-héroïque. Son trait est d’une grande régularité et sa mise en page d’une sobre efficacité. Le second propose un grain de folie supplémentaire dans ses storybaords et possède, lui aussi, les codes du genre.

Amazing Spider-Man #536 – Ron Garney

Malgré les contraintes auxquelles il est soumis, JM Straczynski livre, encore une fois, un excellent cocktail fait de drame, d’humour, de romance, de réflexion et d’action, porté par une partie graphique de qualité !

8
Points forts
L'écriture de Peter Parker par JMS
Une bonne exploitation de Civil War
La filialité entre Peter Parker et Tony Stark
L'écriture des personnages secondaires
Une partie graphique globalement excellente
Points faibles
Des épisodes "pollués" par les aléas Marvéliens
Les aventures super-héroïques assez génériques