The Scumbag – Tome 1 (VF)

The Scumbag
Date de Sortie
13 mai 2022
Scénario
Rick Remender
Dessins
Lewis Larosa - Andrew Robinson - Roland Boschi - Wes Craig - Eric Powell
Couleurs
Moreno Dinisio
Editeur
Urban Comics
La note de ComicStories
7

Depuis plusieurs années, Rick Remender fait les beaux jours du comics indé avec des séries devenues des classiques comme Fear Agent, Black Science ou Deadly Class. Pour son nouveau projet, paru fin 2020 en VO, l’auteur a surpris par le ton caricatural et très décalé proposé. The Scumbag parle en effet des extrêmes dans une ambiance extrême ! Difficile de fait l’unanimité avec ce parti pris mais ce n’était clairement pas le but recherché. Voici cette « délicate » histoire qui débarque en France chez Urban Comics.

Ernie Ray Clementine est un type antipathique d’une autre époque : Camé, réac, vulgaire, lourdingue. Quand lui tombe dessus le rôle de sauveur du monde, il a, comme le lecteur, de la peine à le croire ! Un sérum de surhomme dans le corps, il est désormais l’espion le plus puissant du monde ! Ce qui ne l’empêche pas d’être toujours aussi con !

Dès les premières pages, Rick Remender annonce la couleur en introduisant cet enfoiré de Ernie Ray Clementine, totalement détestable et à l’humour très épais. Difficile d’affirmer que le lecteur n’est pas prévenu – ce qui d’ailleurs nous avait fait renoncer à poursuivre en VO – ça va tacher ! Le scénariste souhaitait que son personnage à l’opposé du héros classique, c’est réussi !

L’auteur se lance alors dans un récit totalement trash qui prend des allures de série d’espionnage déglinguée dans laquelle ce « sac à merde » fait équipe avec une jeune femme qui ne s’en laisse pas compter et qui sert de redoutables punchlines remettre Clémentine à sa place.

Rick Remender fustige l’extrémisme d’une partie de la population américaine, représentée par une sorte de société secrète qui souhaite rendre sa « blancheur » à l’Amérique. Toute ressemblance avec l’époque actuelle n’est pas fortuite…La satire est énorme mais fonctionne plutôt bien. Le récit est franchement enlevé et si l’on ne goute par forcément tous les traits d’humour – gras -, on passe un bon moment de lecture débridée.

Aux dessins, on retrouve un quintette pas manchot – un artiste par épisode. Maligne et fun en termes de desgins et de décors, la partie graphique, malgré des styles différents, conserve une belle unité, en particulier grâce à la présence d’un unique coloriste, en la personne de Moreno Dinisio. Ses teintes chaleureuses offrent également une ambiance plutôt décontractée.

Si l’on n’est pas hermétique à un humour bien épais, on passera un bon moment en compagnie de cette truffe d’Ernie Ray Clémentine, héros malgré lui, pour le meilleur et surtout pour le pire ! 

7
Points forts
Souvent drôle...
Des artistes au top !
La satire d'une frange extrême de l'Amérique actuelle
Points faibles
Enorme et extrême, ce qui ne plaira pas à tout le monde.
...parfois très épais