Batman Universe (VF-Urban Comics)

Batman Universe
Date de Sortie
26 juin 2020
Scénario
Brian Michael Bendis
Dessins
Nick Derington, Michael Gaydos, Alex Maleev
Couleurs
Dave Stewart, Trish Mulvihill, Alex Maleev
Editeur
Urban Comics
La note de ComicStories
7

Lors de son arrivée fracassante chez DC Comics, nombre de lecteurs le voyaient prendre les rênes de l’univers du Chevalier Noir. Trop évident ? Trop facile ? Son passé de conteur de polar exceptionnel semblait indiquer que Batman serait son nouveau jouet. Première erreur. DC lui confia Superman, sans doute pas pour le meilleur. Malgré deux histoires courtes à son actif sur le Chevalier Noir qui sont incluses dans le présent volume et qui n’ont rien d’exceptionnel, nous allons  reparler, la véritable première incursion dans l’univers de Gotham de Brian Michael Bendis est cette histoire prévue pour les magasins Walmart, à l’instar du Superman Up in the Sky de Tom King. Du polar sombre et râpeux allait donc attendre le lecteur. Deuxième erreur. Le scénariste prend totalement le contre-pied des attentes et se lance dans une ambiance Batman ’66, décomplexée et joyeuse

Alors qu’il enquête sur la disparition d’œuf de Fabergé dérobé par la Sphynx, Batman va se retrouver dans un voyage temporel qui va l’emmener dans un petit tour de l’univers DC vu par BM Bendis.

Dès les premières pages, le ton est donné. Loin de l’ambiance sombre des rues de Gotham, BM Bendis choisit d’adopter une ambiance Batman ’66 avec sa part de naïveté et son humour léger et parfois potache. Batman et ses alliés ou adversaires ponctuent leurs actions de punchlines humoristiques généralement efficaces et drôles. Le scénariste place de temps à autre des blagues métas sans que cela soit un thème qu’il aborde pleinement. Le fameux sens du dialogue de BM Bendis refait surface après des années à flirter avec la caricature dans ce domaine.

A travers ces voyages temporels liés à l’œuf, le scénariste offre un petit tour de l’univers DC avec des personnages et des lieux dont on ressent qu’il les aime. L’univers est bien maîtrisé et utilisé en proposant des rencontres loin des passages obligés les plus connus de l’univers DC. On apprécie cette originalité. En parallèle de cette exploration, l’histoire proposée par BM Bendis est finalement bien légère et manque sans doute d’épaisseur et de densité pour faire de ce Batman Universe un classique que son angle original guidait vers cette catégorie. Le dernier épisode qui conclue la série présente également une certaine confusion et un côté expédié qui, là aussi, affaiblit la lecture.

Le choix de Nick Derington et son trait un peu cartonny est judicieux. Il propose une belle régularité et des compositions dynamiques qui permet au récit enlevé de BM Bendis de garder son rythme. Quelques sublimes doubles pages viennent ponctuer un travail remarquable ! Dave Stewart, aux couleurs, réalise, comme à son habitude, un travail exceptionnel qui renforce ce côté ’66 léger.

Urban Comics complète son édition avec deux histoires courtes du scénariste qui valent essentiellement pour leurs parties graphiques réalisées par deux pointures complices de BM Bendis : Michael Gaydos et Alex Maleev. C’est très beau mais c’est bien tout.

La première véritable incursion de Brian M Bendis dans l’univers du Chevalier Noir a de quoi surprendre avec cette ambiance Batman ’66 légère et enjouée. Le pari est globalement réussi dans son ton et son exploration de l’univers DC, avec aux dessins un excellent Nick Derington, mais pâtit d’une histoire globale trop légère et à la fin confuse et expédiée.
7
Points forts
Un angle inattendu
Un BM Bendis qui retrouve son sens du dialogue
Un ambiance Batman 66 très appréciable
Nick Derington
Un humour qui fonctionne plutôt bien
Un petit tour de l'univers DC selon BM Bendis
Points faibles
Une histoire globale finalement très légère
Une fin confuse et un peu expédiée
Des histoires bonus très anecdotiques