Bleed Them Dry (VF-HiComics)

Bleed Them Dry
Date de Sortie
25 août 2021
Scénario
Eliot Rahal
Dessin
Dike Ruan
Couleurs
Miquel Muerto
Editeur
Hi Comics
La note de ComicStories
6.5

Nouvelle sortie indé chez HiComics, qui jusqu’à maintenant n’a jamais déçu dans ses choix, Bleed Them Dry est signé Eliot Rahal, Dike Ruan et Miquel Muerto.

Présenté dans une très belle édition à la couverture hypnotisante, le récit invite le lecteur en 3333 dans une mégalopole où humains et vampires cohabitent pacifiquement. Haper Halloway est une flic dont le destin va basculer suite à une série de crimes perpétués contre les vampires.

Un univers graphique totalement excitant et captivant

Pour sa première création, Dike Ruan est la révélation de Bleed Them Dry. Son inventivité au service de ce monde futuriste urbain et froid est remarquable. Ses décors citadins faits de buldings entrelacés et lumineux plonge le lecteur dans un futur inquiétant à la Blade Runner. Sa mise en page est particulièrement dynamique, imposant un rythme soutenu au récit. Ses scènes d’action – poursuites en véhicules, affrontements entre protagonistes,… – sont enlevées et possèdent un punch incroyable ! On n’oublie pas les sublimes couleurs de Miquel Muerto que l’on adoré sur Something is killing the children. Ses teintes sombres que viennent contraster des nappes mauves irréelles installent une ambiance d’anticipation.

Du point de vue graphique, Bleed tehm dry est une très grande réussite !

Un récit qui n’exploite pas son potentiel initial !

L’univers imaginé par Hiroshi Koizumi que met en scène Eliot Rahal est un mélange de science fiction, de vampires et de ninjas sur fond de thriller complotiste. Observé sous cet angle, l’idée est excitante et pleine de promesses. Malheureusement, le scénariste propose un récit très balisé qui ne réserve que peu de surprises. Classique dans son déroulé, le thriller ne se révèle que rarement original.

De nombreuses pistes sont évoquées au fil des pages. L’univers dystopique mis en place parle de corruption, de complotisme, d’esclavage. Mais tous ces thèmes ne font que passer sans qu’Eliot Rahal ne s’en empare réellement pour les développer. De la même façon, les personnages possèdent des backgrounds intéressants mais dont on n’entrevoit que quelques bribes. On aurait aimé que l’auteur ait au moins deux fois plus d’épisodes pour s’exprimer.

Si Bleed them dry se révèle un divertissement correct avec beaucoup d’action, un gros sentiment d’inabouti s’insinue dans l’esprit du lecteur.

S’il révèle un artiste destiné à devenir un artisan majeur du comics dans les années à venir, Bleed them dry déçoit par son déficit d’exploitation d’un univers initial plein de potentiel. Au final, le lecteur a droit à un divertissement balisé, heureusement sublimement illustré !

6.5
Points forts
Un univers graphique excitant et captivant
Un gros potentiel...
Points faibles
Un récit balisé et classique dans son déroulé
...qui ne se réalise jamais vraiment
Le background des personnages, peu développé
Aurait mérité au moins le double d'épisodes