Bloodshot est un personnage qui a été plutôt gâté depuis le nouveau départ de Valiant en 2012. Après un run réalisé par Dwayne Swierczynski, et tourné vers l’action tout en développant la recherche d’origine du personnage, Jeff Lemire l’a totalement réinventé en insistant sur l’aspect psychologique. Difficile de passer après le Canadien. C’est Tim Seeley qui a été choisi par Valiant pour relancer la série. Associé au très 90’s Brett Booth, il entame son intrigue dans un FCBD qui est suivi, dans ce premier tome, des trois premiers épisodes de la série régulière.
Désormais libéré du Projet Rising Spirit, Bloodshot souhaite choisir ses combats. Mais tout le monde n’est pas de cet avis.
Le prologue publié dans le FCBD – dont les dessins sont réalisés par l’excellent Tomas Giorello et qu’on aurait aimé retrouver sur la série – annonce la couleur : exit la dimension psychologique, l’action va s’en donner à cœur-joie ! Affrontant des opposants militarisés à l’extrême, Bloodshot profite de ses pouvoirs régénérants pour se castagner sévèrement. Il sauve des gens alors qu’une organisation souhaite le neutraliser. Le rythme est effréné, le déroulement est un poil confus et la psiotique Eidolon, personnage avec un vrai potentiel, n’est malheureusement que peu développé. Si en terme d’action, c’est efficace, notamment grâce aux dessins dynamiques de Brett Booth – dont le style 90’s ne plaira sans doute pas à tout le monde – qui met bien en scène l’horreur de la transformation des corps, on aurait aimé plus d’exploration de ces ennemis, ce qui aurait donné de la profondeur à l’ensemble. Malgré tout, le cliffhanger laisse augurer un meilleur développement pour la suite avec l’apparition d’un troisième larron dans l’affaire.
Si l’on comprend l’intérêt de profiter de la sortie du film Bloodshot pour lancer la série – qui en est au #7 en VO -, l’on regrettera le peu de contenu du tome. On se remémore les récits complets de précédentes récentes séries que Bliss a eu la judicieuse idée de sortir. Néanmoins, on retrouve les habituels bonus (crayonnés, planches encrées) qui font la qualité du travail de l’éditeur.