Coda (VF-Glénat)

Coda
Date de Sortie
28 octobre 2020
Scénario
Simon Spurrier
Dessins
Matias Bergara
Couleurs
Matias Bergara, Michael Doig
Editeur
Glénat
La note de ComicStories
10

Glénat comics retrouve des couleurs avec un titre indé particulièrement attendu et publié dans un format intégral bienvenu. Coda, de Simon Spurrier et Matias Bergara, nous présente un univers de Fantasy original et farci d’un second degré délectable !

Dans un monde où la magie a disparu suite à un cataclysme, Hum est un barde qui chevauche une pentacorne (licorne à cinq cornes !) et cherche par tous les moyens à sauver sa bien-aimée qui est prisonnière…affirme-t-il…

Les premières pages annoncent la couleur : le lecteur pénètre dans un monde fou et décalé, tant graphiquement que scénaristiquement. Simon Spurrier s’approprie le genre de la Fantasy avec une grande réussite, convoquant des concepts qu’il triture prodigieusement en les mêlant au registre post-apocalyptique, des personnages d’une grande richesse et profitant des designs incroyables de son complice Matias Bergara. Le duo formé par Hum et Serka, sa compagne, impose une histoire d’amour originale où les démons intérieurs des deux personnages garantissent tumultes et émotions et où l’harmonie passe par l’acception de l’autre avec ses défauts. Leur relation est au centre de l’histoire et touche comme elle amuse par ses moments dérision. La candeur de l’un s’oppose à la détermination de l’autre pour de nombreuses scènes marquantes. 

Les personnages secondaires comme Noirsirène – sirène aux rondeurs affolantes baignant dans une baignoire – ou l’Ylfe – sorte d’ivrogne magique – constituent un bestiaire assez formidable d’originalité et totalement réjouissant.

Derrière l’aventure de Hum, se tisse en toile de fond une réflexion sur l’écriture, à travers le journal tenu par le personnage et ses réflexions sur l’incapacité de dire ce que l’on peut écrire. Et Simon Spurrier glisse, sur la fin de sa série, une médiation sur l’écriture de l’Histoire, celle qui restera dans la mémoire collective.

Le récit de Simon Spurrier prend son temps mais surprend toujours par des retournements inattendus et ses idées folles. La narration se fait conséquente en parallèle de la narration graphique, quitte à paraitre parfois nébuleuse. Le scénariste mène de main de maitre son histoire sans jamais lasser le lecteur jusqu’à une fin, belle et émouvante.

Coda trouve sa seconde force dans le travail graphique d’un Matias Bergara en forme stratosphérique ! Une réelle folie traverse ses planches tant dans les designs que dans le dynamisme de ses dessins. Une totale fureur s’allie à une certaine douceur poétique pour faire voyager le lecteur dans le monde créé par Simon Spurrier. Les couleurs co-réalisées avec Michael Doig sont là aussi, féériques, douces et flamboyantes ! Une sorte de feu permanent se dégage d’elles ! Matias Bergara livre, au final, une prestation d’une puissance incroyable !

On ajoutera l’édition de Glénat, belle et farcie de bonus graphiques !

Coda offre une histoire belle et décalée, qui mêle poésie et fureur, sublimement mise en dessins par un Matias Bergara qui livre une prestation exceptionnelle !
10
Points forts
Un univers de Fantasy particulièrement riche
Des personnages originaux et décalés
Un second degré qui fonctionne bien
Une partie graphique totalement folle
Une réflexion sur l'écriture, en particulier celle de l'Histoire
Le format intégral, parfait et bienvenu