Nous devrions entendre beaucoup parlé d’Ariel Ries dans les années à venir en France. En parallèle de la sortie de Witchy chez Akileos, Kinaye a acquis les droits de Cry Wolf Girl et de ses deux prochains titres en cours de production.
Pour ce court récit qu’est Cry Wolf Girl, Ariel Ries s’empare du conte L’enfant qui criait au loup pour une relecture originale et graphiquement saisissante !
Au loup !
Dawa est une jeune fille qui, un jour, trouve un morceau de fourrure près de son village. Inquiète qu’il puisse s’agir d’un loup rodant autour de sa communauté, Dawa s’en va voir les sages du village. Pour la jeune fille, s’enclenche alors un engrenage infernal dans lequel sa santé mentale va vaciller.
Des thématiques bien traitées
La première force de Cry Wolf Girl repose sur les thèmes qu’Ariel Ries injecte dans ce récit populaire. La santé mentale est au cœur de l’histoire à travers les questionnements et les doutes de Dawa dont l’esprit vacille jusqu’à ce qu’un sentiment de folie s’empare d’elle. Et lorsque l’intrigue bascule, Ariel Ries évoque le devoir d’écoute de la parole de chacun et au final, la nécessité d’aller contre une forme d’autorité lorsque c’est nécessaire. Des thèmes abordés avec subtilité et force pour un récit dont la brièveté lui confère l’évidence des classiques !
Expérimentation graphique
L’autre grande force de Cry Wolf Girl réside dans son expérimentation graphique ! Délaissant le trait plus rond de Witchy, Ariel Ries livre une éclatante partition où le noir & blanc s’enflamme d’une palette rouge-orangée qui traduit remarquablement l’évolution de la psyché de Dawa ! Par sa mise en page très travaillée, Ariel Ries retranscrit idéalement l’inquiétude et la terreur de Dawa dont les cauchemars se matérialisent par un glaçant trait blanc sur fond noir d’une grande puissance évocatrice ! L’artiste soigne également les expressions de la jeune fille, en particulier son regard qui dévoile ses sentiments. Une superbe partie graphique !
S’appropriant le conte de L’enfant qui criait au loup, Ariel Ries livre une fable forte et touchante qui se double d’une expérimentation graphique remarquable !