Daredevil – Tome 1 – Le diable en cavale (VF-Panini Comics)

Daredevil - Le diable en cavale
Date de Sortie
16 avril 2016
Scénario
Ed Brubaker
Dessins
Michael Lark, Stefano Godiano, David Aja
Couleurs
Matt Hollingsworth, Franck DArmata
Editeur
Panini comics
La note de ComicStories
10

Brian M. Bendis et Alex Maleev ont livré un run légendaire sur le personnage que Ed Brubaker (Criminal, Gotham Central, Captain America) et Michael Lark ont la lourde tâche de poursuivre. Les deux scénaristes se sont concertés, permettant au second de prendre la suite directe de ce que le premier avait échafaudé de son écriture ciselée. Le coloriste Matt Hollingsworth, présent sur la majorité des épisodes de Brian M. Bendis poursuit l’aventure.

Matt Murdock s’est retrouvé en prison au milieu de nombres de ses ennemis de toujours. Ed Brubaker va profiter de cette situation inédite pour mettre en scène un polar carcéral terriblement violent et addictif. Mêlant intrigues judiciaires et rivalités carcérales, utilisant chaque personnalité avec subtilité, il développe son plan de façon fluide et efficace. Le scénariste use d’un poncif du comics : un mort pas vraiment mort. Néanmoins, si l’on accepte de passer outre cet artifice classique, cela permet d’engendrer une dramaturgie qui fonctionne particulièrement bien. S’ajoute à tout cela, l’arrivée de la détective privée Dakota North, personnage créé dans les années 80, qui va permettre au scénariste d’apporter une profondeur psychologique à son run. Ed Brubaker propose là sans doute le meilleur arc de son run.

Ed Brubaker envoie ensuite Matt Murdock en cavale à travers l’Europe dans un arc plus léger. Voir le Diable de Hell’s Kitchen hors de New-York n’est pas si fréquent. L’escapade tient là aussi le lecteur particulièrement en haleine. Brubaker convoque les vieux démons de Matt au travers de phéromones répandues par Lily Lucca, un personnage créé par les auteurs. Ed Brubaker gère parfaitement l’héritage de Brian M. Bendis en conservant cette ambiance de polar sombre et violente, tout en y apportant sa patte avec une narration fluide et des éléments qui vont marquer durablement ses épisodes.

Comme son alter ego qui l’a précédé, Ed Brubaker va former un duo avec le dessinateur Michael Lark pour la quasi totalité du run. L’artiste possède un trait sombre et riche en détails qui permet une immersion totale ainsi qu’un aspect poisseux idéal. Sa collaboration avec Matt Hollingsworth est, à l’instar de celle du coloriste avec Alex Maleev précédemment, parfaite.

Ed Brubaker et Michael Lark avait la lourde tâche de succéder au duo Bendis – Maleev qui ont marqué la légende de Daredevil. Ils relèvent le défi haut la main en offrant deux premiers arcs qui égalent le travail de leurs prédécesseurs et font partie des indispensables du Diable de Hell’s Kitchen.
10
On aime
Un premier arc coup de poing
Ed Brubaker prend la suite de Brian M. Bendis avec aisance
Une partie graphique qui conserve l'esprit de polar noir