DCeased (VF-Urban Comics)

DCeased
Date de Sortie
28 février 2020
Scénario
Tom Taylor
Dessins
Trevor Hairsine, collectif
Courleus
Rain Beredo
Editeur
Urban Comics
La note de ComicStories
7

Tom Taylor, en grand spécialiste des récits alternatifs avec notamment le très fun Injustice, a lancé la mini-série DCeased l’an passé en VO. Gros carton pour DC Comics, ce récit va plonger l’univers super-héroïque dans l’apocalypse zombiesque

Darkseid parvient à répandre l’équation d’Anti-Vie via internet par l’intermédiaire de Cybrog qu’il a capturé puis libéré. L’équation se répand alors à travers la monde, transformant les humains en êtres assoiffés de sang et ayant pour seul objectif de tuer

Tom Taylor enclenche la première dès l’ouverture du premier épisode et ne lâchera plus la pédale jusqu’au bout de la mini-série, ne laissant pas respirer ses personnages et ne leur permettant pas beaucoup de développer les relations qui les lient. Les enjeux sont rapidement posés et l’action va prédominer. Les personnages de l’univers DC Comics sont globalement bien gérés en utilisant leurs caractéristiques propres pour mieux les mettre en valeur ou mieux les « ridiculiser« . Cela occasionne quelques bonnes tranches de rire – avec Green Arrow, par exemple – et fournit également quelques vraies bonnes idées – Avec Black Canary.

Le déroulé, pour un récit apocalyptique, est classique mais mène le lecteur efficacement. Tom Taylor sait semer quelques graines d’émotion, notamment avec Superman et ses proches. Au milieu de la mini, se trouve un épisode one-shot intitulé « A good day to die » qui adopte un ton plus humoristique et faisant intervenir un John Constantine assez badass. L’alliance du personnage et des dessins de  Darick Robertson fait penser à un croisement entre Hellblazer et The Boys de Garth Ennis. L’épisode amène la magie de l’univers DC et allège bien l’ensemble. 

Si la case « divertissement » est très bien cochée, la série ne dépasse pas cet objectif initial. Sans doute, la faute à un longueur trop faible – 7 épisodes, là où Injustice a bénéficié de plusieurs dizaines de numéros – pour pouvoir aborder des thèmes plus « matures » qui auraient, à n’en pas douter, donner une plus grande valeur à DCeased. 

Les dessins sont en grande partie réalisés par Trevor Hairsine qui livre, en termes de compositions et de dynamisme, une bonne prestation. Néanmoins, son travail pâtit de l’encrage de Stefano Gaudiano assez bâclé – flagrant sur les visages, cheveux et silhouettes lointaines. En complément, les autres dessinateurs sont plutôt bons et la présence d’un unique coloriste, Rain Beredo, permet de conserver une unité à l’ensemble. 

DCeased est un bon récit alternatif qui fait office de divertissement fun et malin. Néanmoins, le petit nombre d’épisodes ne permet pas à Tom Taylor de développer son histoire au-delà de l’amusement récréatif.

L’avis de Kidroy – 8/10

Le zombie a les côtes. Ceux qui courent, ceux qui déambulent, ceux qui reviennent de la faux, ceux qui infectent, ceux qui parasitent, ceux qui sont infectés, ceux qui ne sont pas des morts, ceux et ceux, et ceux. Le zombie s’écorche en plusieurs morceaux divers, de la parodie jusqu’au drame minimaliste. Tom Taylor, endurci par les sombres desseins du Superman des injustes, croque à la pomme du revenant. A des lieux du zonbi vaudou, DCeased sera cette version infectée, très virulente et affamée. L’auteur choisit 28 semaines plus tard réalisé par Koji Suzuki. L’étiologie est très épaisse puisque l’équation de l’Anti-vie est simplifiée à l’extrême, sans inconnu, Anti-Vie c’est Mort. Darkseid déverse son réceptacle vicié, Cyborg est le patient 0, sur notre monde absolument connecté. En effet, le fléau se dissémine par morsure, routinier, c’est la partie 28 semaines plus tard, mais véritablement par le réseau numérique, Stone est surtout fait de fibre optique, c’est la partie The Ring. La dispersion est démesurée. La contamination par les écrans. Indélicat mais horriblement efficace. Vous y verrez l’analogie. Taylor expulse toutes ses envies de tripes, des cris décharnés et de masques sanguinolents. Brutal, gratuit, absurde mais jubilatoire (immanquablement les 6 numéros ne sont qu’une montée en tension, victime après victime, du masque, de la cape et du symb ….). Déjà terminé mais les miasmes ne se disperseront pas. La peste va revenir. Pour le moment, ce sont 6 numéros qui ne sont qu’une invasion mortifère sur Terre-1. A quelques semaines de Resident Evil 3 Remake, montez dans le dernier train pour Batman. 

7
On aime
Une bonne utilisation des personnages DC
Un bon gros divertissement
Quelques passages très drôles
On aime moins
L'encrage de Stefano Gaudiano
Ne dépasse pas l'objectif du divertissement