Scott Snyder est un auteur clivant, aussi bien chez DC Comics qu’en creator owned. Notre amour pour le scénariste des premiers American Vampire s’est dilué dans Death Metal ou encore la conclusion de sa collaboration avec Rafael Albuquerque. Pour ce nouveau comicbook issu de la palanqué de titres qu’il a initiés avec la plateforme Comixology, l’américain renoue avec son ami et co-créateur de La cour des Hiboux, Greg Capullo pour un récit démoniaque où vont s’opposer le Bien et le Mal !
Scott Snyder imagine un monde qui se serait créé sous l’influence de deux éléments : l’Auréole (le Bien) et la Corne (le Mal), et aurait depuis lors fait naitre un conflit entre anges et démons. Lam est une jeune femme élevé par son père dans la parfaite ignorance de ces faits jusqu’au jour où son géniteur décède. La vérité, qui se révèle alors à elle, l’entraine dans ce conflit éternel.
De ce pitch vu et revu, Scott Snyder tire un récit lui aussi très convenu. Si le scénariste met plutôt efficacement en place son histoire dans un premier épisode à la narration assez habile – bien que bavarde, il tombe très rapidement dans un récit assez creux dans lequel il développe très peu son idée initiale pour se contenter d’un comic d’action basique. Le déroulé réserve des rebondissements sans originalité pour offrir finalement une histoire manquant cruellement de finesse.
Si le scénariste rend attachante Lam dans son épisode inaugural, cette affection se dilue par la suite dans la banalité des relations installées. Scott Snyder distille également un côté décalé avec des Démons éructant des insanités et un signe de ralliement des plus bêtas et cela se révèle très lourd à la longue. On pourra toutefois noter le découpage en trois parties avec un narrateur différent pour les deux premiers chapitres qui s’unissent pour le final. Malin mais c’est se contenter de peu.
Fort heureusement, Démons est dessiné par un Greg Capullo en grande forme. L’artiste se montre toujours aussi redoutable dans sa mise en page et la précision de son trait fin. L’univers imaginé est inventif aussi bien du point de vue des designs que des décors. L’artiste réalise de belles et lisibles scènes d’action. Viennent se glisser les couleurs chaleureuses et brillantes de Dave McCaig qui conviennent bien à l’ambiance de fantasy horrifique.
Côté dessin, le lecteur se délectera également des bonus montrant l’élaboration de plusieurs planches.
D’un pitch très convenu, Scott Snyder ne parvient pas à tirer autre chose qu’un récit d’action sans originalité et poussif qui ne vaut que pour la sublime partie graphique de Greg Capullo ! Une nouvelle déception de la part du scénariste star !