Dieu Crée, l’homme détruit (VF – Panini Comics)

Dieu crée, l'homme détruit
Date de Sortie
2 janvier 2020
Scénario
Chris Claremont
Dessins
Brent Anderson
Couleurs
Steve Oliff
Editeur
Panini
La note de ComicStories
10

Panini ressort ce mois-ci plusieurs classiques Marvel dont ce Dieu crée, l’homme détruit de Chris Claremont et Brent Anderson. Près de 40 ans après sa sortie, ce qui constitue l’un des premiers Graphic Novel de l’éditeur conserve-t-il toute sa pertinence ?

Les Mutants sont la cible du Révérend Stryker qui estime qu’ils sont une aberration qu’il faut éradiquer. Sa popularité et son influence sur les foules conduisent une partie de la population américaine à les rejeter et à s’en prendre à eux physiquement. Les X-Men et de Xavier et Magneto vont devoir s’allier d’une certaine façon pour lutter contre cet individu et ses hordes de fidèles.

Ce qui marque à la lecture de Dieu crée, l’homme détruit, c’est la puissance du propos, révolutionnaire à l’époque mais toujours pertinent aujourd’hui ! A travers son récit, Chris Claremont fait l’éloge de la tolérance et de l’humanisme. L’acceptation de la différence des autres est au cœur de l’histoire. Le scénariste propose une critique sans concession de toute forme de préjugés. En créant ce personnage du Révérend, il fait une critique acerbe du fanatisme religieux. En mettant dans la bouche de celui-ci des discours haineux criant de réalisme, il touche à la manipulation des foules. La scène d’ouverture où se font lyncher deux enfants mutants fait référence aux pires heures de toute forme de racisme passées ou actuelles. Tous ces thèmes sont brassés avec intelligent et justesse

Chris Claremont met en oeuvre plusieurs éléments pour frapper fort. Les scènes touchantes sont légion, soit par le choc qu’elles provoquent ou par l’émotion qu’elles suscitent. La première d’entre elles est bien évidemment la scène d’ouverture. Ce lynchage d’enfants mutants est d’une incroyable violence. Le lecteur saisit d’entrée qu’il n’est pas dans une aventure légère. La manipulation mentale de Xavier par le révérend et ses sbires pour torturer Scott et Ororo est d’une âpreté peu commune. Enfin, le discours du Révérend devant une foule surexcitée prend le lecteur aux tripes avant que n’intervienne Kitty Pride, trouvant la force de s’opposer verbalement au fanatique et touchant au plus profond. Chris Claremont travaille également ses dialogues, trouvant toujours le moyen de faire mouche et d’être juste

D’un point de vue histoire des X-Men, il s’agit là aussi d’une histoire importante pour la franchise. Magneto se trouve une caractérisation de personnage tourmenté, Scott Summers se glisse dans un rôle de chef des X-Men. 

Dieu crée, l’homme détruit ne serait pas ce chef d’oeuvre sans les dessins de Brent Anderson. Le dessinateur révèle toute la violence et la dureté du scénario de Claremont à travers ses planches. La scène d’ouverture – encore elle – est un vrai coup de poing au ventre du lecteur. L’expression de la manipulation mentale de Xavier est rendue palpable au point d’en être effrayante. Le travail sur les compositions de pages et sur les ombres est remarquable. Si les allergiques aux couleurs des années 80 pourront être quelque peu rebutés, la partie graphique rend honneur au scénario !

Review réalisée à la lecture du tome 8 la collection « Le meilleur des super-héros Marvel »

Chef d’oeuvre incontestable de part son propos intemporel et sa mise en en oeuvre intelligente, Dieu crée, l’homme détruit est également sans doute l’une des meilleures histoires des X-Men. Indispensable !
10
On aime
Une histoire intemporelle et intelligente
Un ton radicalement adulte
Des dessins qui impactent le lecteur