Nouvelle série proposée par Black River, Earthdivers plonge le lecteur dans un futur – en 2112 – où l’humanité a perdu tout espoir et où les dégâts environnementaux sont considérables. Bien décidé à remédier à ces problèmes, un groupe d’Amérindiens découvre un portail temporel avec la ferme intention de réécrire le passé !
Un pitch excitant à moitié transformé
L’idée du scénariste, Stephen Graham Jones, n’est pas un secret puisque c’est le sous-titre de ce premier volume : « A mort Christophe Colomb ! » En s’appuyant sur ce pitch au fort potentiel et sur des personnages Amérindiens, le scénariste – lui-même Amérindien -, lance des pistes excitantes qu’il ne parvient qu’à moitié à concrétiser. Son récit, qui alterne entre les époques, se montrent parfois confus. Même si cela fait partie d’un certain suspens désiré, il n’est pas toujours aisé de saisir les intentions des protagonistes. Les incursions fantastiques liées à la culture Amérindiennes ne fonctionnent par toujours non plus avec le déroulé du récit.
Néanmoins, Stephan Graham Jones s’empare avec succès de thèmes comme l’écriture de Histoire et l’héritage culturel, tout en posant un regard sans concession sur l’Amérique. Il insère son propos dans un récit au suspens bien entretenu dans sa partie passé, à contrario d’une partie présente – en 2112 – moins convaincante.
Une partie graphique très réussie !
Ce récit bancal est néanmoins porté par une partie graphique particulièrement réussie, aussi bien à travers son trait fin et sa mise en page impeccable que dans ses couleurs belles et douces. Davide Gianfelice s’empare parfaitement du récit de navigateurs teinté de fantastique avec une ambiance marine impeccablement rendue et des envolées folkloriques envoutantes.
Ce premier tome est donc en demi-teinte malgré des intentions intéressantes, d’autant que le travail de l’éditeur en termes de relecture laisse à désirer avec des coquilles de lettrage et une cartouche temporelle, censée guider de lecteur dans le récit, mal placée dès la deuxième page. On est en droit d’attendre un peu plus de soin apporté à ce genre de chose quand on s’investit dans l’achat d’une bande dessinée.
Earthdivers est une série au fort potentiel qui, tout en abordant des thèmes intéressants et en installant un suspens soutenu, a du mal à tenir la distance en raison d’une narration parfois confuse. La partie graphique, signée Davide Gianfelice et Joana Lafuente, est, de son côté, très réussie. A voir si la suite pourra corriger ces quelques défauts.