La gamme Earth One revisite les personnages iconiques de chez DC Comics avec plus ou moins de succès. Le premier volume de Green Lantern avait laissé une impression mitigée à la première lecture, manquant de rythme et un peu d’émotion. Une seconde lecture pour se remettre dans les rails de ce deuxième volume a permis de réévaluer largement ces débuts. Le duo de l’excellent Invisible Republic, Gabriel Hardman et Corinna Bechko, se charge de nous conter cette relecture de l’univers d’Hal Jordan. Il s’adjoint, comme pour le premier volume, le lumineux Jordan Boyd aux couleurs.
Trois ans après les événements du premier tome, Hal Jordan est revenu sur Terre où manigances et complots se trament pour la gouvernance. Alors que les relations avec les peuples extraterrestres sont au cœur du conflit, une catastrophe, remettant beaucoup de choses en cause, se produit lors d’un transaction avec les Llaran. Hal Jordan, qui est en opposition avec les gouvernants terriens va tenter de découvrir qui a bien pu provoquer ces évènements néfastes.
Comme dans le premier volume, on retrouve cette ambiance de polar de SF chère aux auteurs. Hal Jordan va mener une enquête aux confins de l’univers où il va trouver de l’aide chez les Green Lantern rencontrés précédemment. Les twists de l’enquête de Jordan sont efficaces bien que parfois prévisibles. Si quelques dialogues piquants sont disséminés ça et là, la fantaisie qui parcourt souvent les récits de Green Lantern dans l’univers classique, à la fois dans des punchlines assez fréquentes et une utilisation imaginative des pouvoirs des Lanterns, est absente. L’histoire est tendue, enlevée, riche mais manque parfois d’émotion.
La relecture de l’univers à travers une caractérisation différente des personnages fonctionne bien, les auteurs choisissant de ne pas reprendre à l’identique celles de l’univers classique. Sinestro possède une caractérisation plus nuancée, les Gardiens, nettement moins. Et Hal Jordan, qui doute puis se révèle, est particulièrement intéressant.
La partie graphique possède ce grain typique des travaux de Gabriel Hardman. A la fois sombre et puissant, son dessin est parfait pour l’ambiance recherchée. Les décors sont détaillés et réalistes, aussi bien dans les intérieurs de vaisseaux que dans les atmosphères des planètes. Les combats ont un petit côté brouillon qui traduit la férocité des événements. L’ensemble est sublimé par les couleurs flamboyantes et lumineuses de Jordan Boyd.
Bien que non dénué de défauts, ce deuxième volume de Green Lantern : Earth one est une bonne relecture de l’univers cosmique de chez DC Comics sur laquelle le duo Hardman-Beckho impose sa patte « polar SF ».