Le premier volume fut un vrai coup de cœur avec la folie qui traversait les quatre épisodes proposés. Le caractère anthologique de la série est repris ici avec l’intervention plus ou moins forte de personnages récurrents, en particulier l’Ice Cream Man.
Au fil de ces quatre nouvelles issues, laissant libre court à son imagination, W. Maxwell Prince conte l’humain à travers l’étrange et la folie, auxquelles s’ajoute une émotion inédite qui sera désormais l’un des marques de fabrique de la série.
Traité de l’humain
Que cela soit à travers la chute d’un immeuble d’un homme qui se remémore sa vie, la triple destinée d’un homme à la croisée des chemins, l’impossibilité de faire son deuil d’une petite fille ou la folie généralisée s’abattant sur une ville, l’auteur traite des tourments qui s’emparent des humains traversés par des évènements qui bouleversent leur vie, et leur propension à faire le mal. Les relations entre les personnages, notamment au sein de la famille, sont au cœur des épisodes.
Etrangeté, folie et émotion
W. Maxwell Prince use de trames étranges ou horrifiques pour conter ses histoires, jouant davantage avec l’aspect graphique qu’auparavant. Les séquences d’horreur ou fantastiques sont marquantes et l’ensemble se teinte d’une émotion extrêmement juste qui touche profondément. L’épisode traitant de la difficulté de faire son deuil est, de ce point, particulièrement réussi.
La mythologie de l’Ice Cream Man
Ce deuxième volume est également l’occasion pour W. Maxwell Prince de développer la mythologie de la série en imaginant Caleb, un Alter Ego positif au mystérieux Ice Cream Man. Les deux personnages se croisent au fil d’épisodes qui mettent en valeur leur antagonisme, enrichissant la série et pimentant chaque issue.
Une partie graphique idéale
Martin Morazzo participe pleinement à la réussite de la série. Son découpage favorise la terreur et le suspens. Sa mise en page du deuxième épisode est assez remarquable du fait de son rythme. Ses dessins bénéficient d’un niveau de détails qui permet au lecteur de s’immerger dans ces univers flippants et le soin apporté à l’expressivité des personnages permet de transcrire les émotions voulues par le scénariste.
