Locke & Key – Ciel et Terre (VF-HiComics)

Locke & Key - Ciel et Terre
Date de Sortie
16 juin 2021
Scénario
Joe Hill
Dessins
Gabriel Rodriguez
Couleurs
Jay Fotos
Editeur
HiComics
La note de ComicStories
6

Bâtie sur les cendres de Milady Graphics, HiComics a repris son catalogue dont l’exceptionnel Locke & Key fait partie. Mais jusqu’à maintenant, l’éditeur n’avait pu proposer d’inédits de l’univers de Joe Hill et Gabriel Rodriguez. C’est chose faite avec un volume des plus fins qui laisse une impression très mitigée.

Trois histoires courtes constituent le menu de ce tome auxquelles s’ajoutent des bonus sans intérêt particulier – notamment une sorte d’étrange roman photo dont Joe Hill et Gabriel Rodriguez sont les « héros » -, à l’exception de trois belles illustrations de l’artiste.

La première histoire s’intitule Open the moon en VO et fut nommée à l’Eisner de la meilleure histoire courte. On comprend pourquoi à la lecture. On retrouve la famille Locke au début du XXème siècle à Lovecraft. Le plus jeune de la famille a la santé plus que fragile et son père va tout faire pour le soulager de ces maux, au prix d’un immense sacrifice.

Le récit de Joe Hill est d’une grande beauté, à la fois poétique, onirique et subtilement écrit, et d’une infinie tristesse. Difficile de ne pas lâcher une petite larme à la fin de l’histoire. Métaphore du passage de la vie à la mort, Open the moon conserve aussi une part de rêve avec une forme d’hommage à Méliès. Le trait de Gabriel Rodriguez se fait fin et précis, comme il peut l’être dans la série régulière. La colorisation met en avant l’époque à laquelle se déroule l’histoire. Un bijou scénaristique et graphique !

Open the moon

Vient ensuite la deuxième histoire intitulée Grindhouse. Hommage aux polars de série B, le récit voit une bande de malfrats débarquer avec fracas à Keyhouse, durant la Grande Dépression. Alors qu’ils croient qu’ils vont pouvoir se régaler, ils vont être surpris des mystères dont regorge la maison. Ultra violents, vulgaires – usant d’un langage outrancier parfois forcé -, sans limites, les braqueurs vont devoir faire face aux habitants et aux différentes portes. Le dessinateur adapte son trait pour produire un dessin plus direct et plus brut. Il travaille les designs de ses personnages afin d’en faire des archétypes du genre. Récit fun, excessif et distrayant, Grindhouse n’en reste pas moins assez anecdotique.

Enfin, la troisième histoire ne compte que 6 pages et n’a pas d’autre intérêt que le dessin de Gabriel Rodriguez, toujours aussi agréable.

Ce volume n’est qu’un argument pour proposer aux lecteurs l’intégralité du matériel produit sur Locke & Key puisque seule Grindhouse est exclusive à ce tome. Les deux autres histoires reviendront ultérieurement dans un volume plus conséquent à l’automne. On peut saluer la volonté de HiComics de proposer aux lecteurs français tout ce qui est disponible sur la série – et à prix relativement modique -mais lié aux désidératas de Joe Hill, l’éditeur fait comme il peut. Grindhouse n’étant pas une histoire des plus marquantes, on pourra patienter jusqu’au prochain volume d’inédits pour savourer pleinement Open the moon !

Grindhouse

Composer d’inédits et de bonus à la qualité très variable, ce volume s’adresse davantage aux complétistes, même s’il contient le bijou Open the moon ! 

6
Points forts
Open the moon, sublime histoire
Points faibles
Le reste est plutôt anecdotique