Retour pour un nouveau numéro de l’anthologie horrifique du Label 619 avec trois nouvelles histoires qui, cette fois-ci, n’ont pas un thème commun mais abordent, pêle-mêle, fantômes, disparitions mystérieuses, phénomènes paranormaux et vengeance de la nature.
Véritable laboratoire pour de jeunes auteurs dont Akeussel et Emmanuel Temps qui débutent ici l’aventure Lowreader, l’anthologie du Label 619 se présente, à nouveau, enrobé d’un contexte éditorial remarquablement mis en forme et qualitatif, creusant en profondeur les thèmes abordés au fil de faits réels narrés. RUN et sa bande proposent également une forme très léchée qui fait toujours plaisir.
Mais en amoureux de BD, ce sont bien les trois histoires courtes pour lesquelles on se plonge dans Lowreader.
La première immerge le lecteur dans une ambiance angoissante et sombre qui mêle enfance martyrisé, nature vengeresse, chasseurs et monstres. Si le dessin d’Akeussel se montre percutant, installant très bien la terreur du protagoniste principal, l’histoire manque de réelles surprises pour totalement séduire. 
C’est ensuite Emmanuel Temps qui s’empare de l’anthologie pour concocter un récit sur les concepteurs de contenus sur internet autour de phénomènes paranormaux. L’histoire prend le temps d’installer son contexte et sa tension mais manque de rythme et, là aussi, de vraies surprises. Le trait fin de l’auteur et ses teintes bleutées fonctionnent néanmoins très bien pour installer l’ambiance tendue.
Le volume se clôt par le meilleur avec l’ultime récit signé RUN et Chesnot – déjà apparu dans le numéro #2, qui prend place dans le contexte social et économique des Antilles françaises, remarquablement mis en scène et basé sur le travail du scénariste et de Samora Curier, créateur de contenu (Podcasts, jeu vidéos,…) autour des cultures caraïbéennes. Le récit de RUN prend le temps de décortiquer la vie et l’Histoire des îles de façon approfondie, notamment à travers les échanges des deux protagonistes parfaitement écrits, avant de faire monter une tension totale vers un final vraiment horrifique ! Chesnot réalise une prestation de haut vol, autant dans le dynamisme et la richesse de ses planches que dans l’utilisation des couleurs. Un excellent récit !
Ce nouveau numéro de Lowreader, au travail éditorial et à la maquette toujours aussi léchés, se révèle en demi-teinte avec deux histoires un peu moins convaincantes qu’à l’habitude, mais se refermant sur un ultime récit excellent ! Une anthologie qu’on a toutefois toujours plaisir à lire !