Meadowlark (VF-Robinson)

Meadlowlark
Date de Sortie
25 août 2021
Scénario
Ethan Hawke
Dessin
Greg Ruth
Editeur
Robinson
La note de ComicStories
8.5

Pour le lecteur compulsif, rajouter un volume imprévu sur sa pile, au moment de se délester de quelques dizaines d’euros auprès de son libraire chéri, relève presque du plaisir licencieux. Alors quand ledit volume est une excellente lecture, l’extase n’est pas loin. Meadowlark entre dans cette catégorie.

Scénarisé par l’acteur et écrivain Ethan Hawke, qui n’en est pas à son coup d’essai comme scénariste de comics, et dessiné par Greg Ruth, Meadowlark est un magnifique pavé proposé par l’éditeur Robinson.

Jack « Meadowlark » Johnson et son fils Cooper vont passer une journée ensemble alors que la famille est séparée depuis longtemps. Gardien de prison, Jack a souvent fait des choix calamiteux et ses actes récents vont transformer cette journée en cauchemar

Comme l’indique le sous-titre du livre, Meadowlark est un récit noir et initiatique. Noir car la trame que suit l’histoire de 250 pages est un véritable thriller sombre et sanglant. Initiatique car Ethan Hawke décortique la relation distendue d’un père et de son fils.

Le premier tiers du livre installe la relation père-fils sur un ton assez léger, même si l’on sent, dans l’air, une odeur de souffre. Les ficelles sont classiques mais l’écriture d’Ethan Hawke est assez fine et juste. En parallèle, le scénariste sème les graines du drame qui couve. Et si, au final, l’histoire met un peu de temps à se lancer et pâtît par moments d’une narration un peu distante, une fois que les pions sont en place, la tension monte crescendo.

C’est lorsque que les deux fils narratifs s’emmêlent définitivement que Meadowlark convainc totalement. Père et fils vont resserrer leurs liens en faisant face à la violence et à la mort. L’action devient sanglante et dure quand l’émotion gagne le lecteur, menant Meadowlark vers un final poignant.

La singularité principale de Meadowlark vient de sa partie graphique qui lorgne vers un réalisme puissant et baignant dans une unique teinte de beige. Greg Ruth installe l’ambiance poisseuse et poussiéreuse de ces décors texans et livre un dessin d’un précision redoutable. Portraitiste de talent, l’artiste propose des visages aux expressions d’une grande vivacité. Si son dessin est parfait pour des représentations statiques, ses scènes d’action n’en demeurent pas moins efficaces.

Une partie graphique d’une rare force et parfaitement adaptée au récit !

S’il met un peu de temps à s’emballer, Meadowlark finit par emporter le lecteur dans un tourbillon de violence et d’émotions que la partie graphique de Greg Ruth sublime !

8.5
Points forts
De superbes planches
Une relation père fils bien écrite
Une tension qui monte petit à petit
Points faibles
Un récit qui met un peu de temps à démarrer
Une narration un peu distante par moments