RUN est revenu sur sa création avec un deuxième arc aux débuts tonitruants ! L’aventure continue avec ce deuxième tome fun et graphiquement époustouflant !
Une visite guidée de Dark Vegas…
Tout commence avec l’arrivée de Vinz, Lino et Willy dans Dark Vegas, version Mutafukazienne de Las Vegas où les trois lurons vont découvrir la folie et les excès de la cité de tous les péchés. Alternant avec des séquences passées qui renouvellent le lien entre les deux premiers cités et quelques scènes de mise en place pour préparer la suite, ce segment d’une cinquantaine de pages est souvent drôle mais aurait peut-être mérité d’être un peu plus court.
…qui tourne mal
Les cent pages suivantes plongent le récit dans l’invasion apocalyptique des zombies machos aussi folle que réjouissante ! Les personnages, l’instinct de survie en bandoulière, vont se révéler plus ou moins adaptés à la situation, montrant leur bravoure, leur rationalité ou leur grain de folie. Les dialogues piquants offrent des instants d’humour réguliers alors que l’auteur sait proposer des ruptures de ton qui scotchent le lecteur dans une bulle d’émotion.
Un immense bac à sable
Tout au long de ce tome 2, RUN s’empare de sa pelle et de son seau graphiques pour s’autoriser, dans cet immense bac à sable, tous les plaisirs et toutes les folies, qu’ils soient en termes scénaristiques ou graphiques. Les trois protagonistes principaux croisent des personnages rocambolesques aux agissements souvent décalés et extrêmes qui font rire ou au contraire crisper la mâchoire. Les scènes de baston sont légion, la violence et l’hémoglobine s’invitant à intervalles réguliers. L’auteur n’en oublie pas d’aborder au fil des séquences des thèmes qui lui sont chers tels la discrimination, la masculinité toxique, les réseaux sociaux, les armes à feux, les extrémismes,…
Des planches de dingo !
Run réalise un travail graphique totalement époustouflant tant par le niveau de détail proposé que par la souci d’une mise en page soignée et fluide. Son trait caricatural fait merveille dans ce monde des extrêmes ! Le choix des couleurs induit également une identité propre aux différentes séquences, lumineuses lorsque le temps est à la détente et à l’amusement dans les casinos de Vegas ou incandescentes et sombres lorsque l’invasion s’abat sur la cité. L’artiste se plait à rendre également hommage à certains genres d’œuvre sur certaines scènes particulièrement réjouissantes, parfois même en changeant le type de papier. Un travail épatant !
S’il démarre en douceur, ce deuxième tome se révèle à nouveau comme un immense bac à sable où l’artiste se fait plaisir et fait plaisir au lecteur, épaté notamment par le travail graphique bluffant !