Alors que Panini sort en Deluxe la première partie du run de Chip Zdarsky sur Peter Parker : The Spectacular Spider-Man, revenons sur cette dizaine d’épisodes qui conduit le lecteur jusqu’au #300 !
Alors que Peter Parker poursuit ses aventures sous la plume de Dan Slott depuis plusieurs années, le scénariste de Sex Criminals se voit confier une nouvelle série qui va mettre de côté l’aspect homme d’affaires du Tisseur qu’a mis en place Dan Slott pour se recentrer sur les relations de Peter avec certains proches.
Alors qu’il vient de sauver une jeune femme d’une agression, Spidey récupère le téléphone de ce dernier. Il s’aperçoit que ce modèle Stark, réputé inviolable, a été piraté. Ant-Man lui propose de s’adresser à Mason, un inventeur qui travaille pour nombre de super-héros, afin de résoudre cette énigme. Mais une personne proche qu’il n’a pas vue depuis longtemps – le lecteur, non plus – va venir chambouler l’existence de Peter.
Chip Zdarsky débute son intrigue de façon classique et même un peu balourde. On sent qu’il se cherche sur ces premiers épisodes. Mais il parvient à bien retranscrire les relations entre les personnages. Les échanges entre Peter et Johnny Storm sont assez savoureux. Et le retour de la sœur de Peter, Teresa – que le lecteur la connaisse ou pas – est la cerise sur le gâteau qu’on attendait pas. Peu présente depuis son apparition dans le Graphic Novel de Mark Waid et James Robinson, Family Business, elle intrigue et inquiète quelque peu le lecteur. Un tel personnage peut s’avérer casse-gueule. Mais Chip Zdarsky en fait avec Peter, le deuxième personnage central de toute son intrigue. Leur relation évolue et le lecteur s’attache rapidement à elle.
Dans un second temps, le scénariste bouleverse le statu-quo de Peter en modifiant totalement – et durablement – sa relation à JJ Jameson dans un épisode #6 à la fois dramatique et déroutant auquel le lecteur ne s’attend pas. Sous le trait du très bon Mickeal Walsh, Zdarsky montre toute sa maîtrise de l’Histoire du Tisseur et sa capacité à susciter l’émotion. Ce bouleversement – encore utilisé par Nick Spencer dans la série actuelle Amazing Spider-Man – marque et s’inscrit dans la suite de la série.
L’intrigue huile ses rouages et emporte ensuite le lecteur, faisant défiler une galerie de vilains connus que Zdarsky caractérise bien. Malgré quelques passages un peu ennuyeux, notamment pendant l’arc « Recherché » où de nombreux héros interviennent, le lecteur passe un bon moment. L’épisode anniversaire #300 déboule alors et marque par sa densité narrative. Les révélations tombent, les scènes d’action se multiplient. Une certaine grandiloquence avec.
Chip Zdarsky met également quelques épisodes pour régler la mire en ce qui concerne l’humour de Spider-Man mais parvient finalement à obtenir un équilibre qui fonctionne bien.
Côté dessin, l’ensemble est illustré par un Adam Kubert qui divise. Si sa mise en page est très efficace et si certaines pleines pages fonctionnent parfaitement, une certaine fébrilité sur les silhouettes, quelques visages irréguliers et des perspectives douteuses ternissent le tableau d’ensemble. Dommage. Jordie Bellaire et Jason Keith se partagent le travail aux couleurs, dans des tons différents, beaucoup plus lumineux pour la première. Et l’on voit l’influence du coloriste sur le résultat final.
Malgré quelques défauts notables, cette première moitié de run délivre une histoire assez ambitieuse et impose des changements qui font de Peter Parker : The Spectacular Spider-Man davantage qu’une deuxième série Spider-Man.
Review réalisée à la lecture des kiosques / softcovers Spider-Man #8-13 et Spider-Man Legacy #1-5.