Personnage à l’Histoire chaotique, Pamela Lillian Isley, dite Poison Ivy, a désormais droit à sa propre série sous la plume de G. Willow Wilson.
L’autrice s’empare du personnage à la suite des évènements survenus dans Batman Infinite qui ont vu les deux versions de Ivy – l’une douce et joyeuse, l’autre, agressive et surpuissante – être réunies grâce à Catwoman et Harley Quinn, entrainant la séparation d’Ivy et Harley, et nourrissant une grande colère chez la protagoniste de ce premier volume.
Elle entreprend alors de sauver la Terre de tous ses maux. Pour cela, elle décide que l’Humanité doit disparaitre et se lance sur les routes pour répandre des spores toxiques.
Des thèmes pertinents bien développés
L’autrice profite de ce road comic pour aborder de nombreux thèmes actuels comme la cause environnementale, évidemment, mais aussi le harcèlement, les relations homme-femme, le consumérisme. Au travers des rencontres qu’Ivy fait, G. Willow Wilson propose des réponses plus ou moins diplomatiques ou radicales à ces questions et le fait au fil de séquences bien écrites qui se fondent dans le récit.
Un personnage tourmenté
L’autrice met également en valeur la jeune femme et ses tourments personnels. Reliée à la Sève, Ivy doit lutter contre Woodrue, à l’origine d’une partie de son mal, occasionnant des séquences spectaculaires. Mais Ivy est aussi en pleine tourmente amoureuse avec Harley, ce que l’autrice gère de façon assez poétique.
Un série qui a sa raison d’être mais qui subit rythme irrégulier
La densité du propos que propose G. Willow Wilson justifient pleinement que l’héroïne trouve sa place dans une série dédiée. Elle trouve une caractérisation riche et nuancée qui provoque l’attachement du lecteur. Néanmoins, on pourra trouver que le rythme du récit pèche un peu par manque de régularité, livrant quelques moments plus faibles.
Une partie graphique spectaculaire
Marcio Takara et Arif Prianto livrent une prestation graphique très réussie ! L’artiste brésilien travaille particulièrement sa mise en page et ses designs, trouvant quelques belles idées narratives. Mais là où il épate, c’est dans les scènes où la « seconde nature » d’Ivy s’invite. Le caractère spectaculaire et flamboyant des planches régale totalement. Les couleurs chaleureuses et vives du coloriste indonésien ajoutent une véritable patte aux séquences de Takara. Quelques scènes voient Brian Level s’inviter pour une ambiance horrifique très plaisante !
Malgré un rythme un peu irrégulier, les débuts de cette première série consacrée à Poison sont une réussite grâce à des thèmes pertinents bien traités et une très belle partie graphique !