Après quelques années sans série régulière et une récupération politique par des mouvements extrêmes, revoici le Punisher sous la plume de Jason Aaron et les pinceaux conjugués de Jesus Saiz et Paul Azaceta. Un nouveau logo et un nouveau statuquo sont au programme de cette reprise musclée !
Le Punisher est désormais le grand Massacreur de la Main. Sous la coupe de l’archiprétresse de la Main, l’antihéros poursuit sa quête de justice personnelle. Mais quelle raison a pu pousser Frank Castle à se lier à l’organisation criminelle ?
Jason Aaron, qui nous a régalé sur Thor mais beaucoup moins sur Avengers, poursuit son travail chez Marvel avec cette reprise du Punisher. Du postulat, loin d’être évident et loin de satisfaire tous les lecteurs, que Frank Castle coopère désormais avec la Main, le scénariste livre un récit tout en ambiguïté qui fait très régulièrement douter de ce que raconte le personnage lui-même. Le lecteur apprend très vite les raisons qui l’ont poussé à offrir ses services à l’organisation criminelle tout en conservant une large part d’ombre. C’est cet élément qui sert de contre-point à l’ultra violence qui mène le Punisher dans son affrontement avec un personnage de l’univers Marvel bien connu.
Le récit se montre malin dans l’utilisation de ce nouveau statuquo et propose une caractérisation très efficace du personnage entre cruauté et émotion à fleur de peau. Néanmoins, la quasi mise sous coupe du Punisher par l’archiprétresse conduit Jason Aaron a introduire un retcon à propos des origines du personnage – sans doute voulu par l’éditeur – qui ne semble pas forcément pertinent et fera grincer des dents.
Aux crayons, Jesus Saiz et Paul Azaceta se partage le gâteau à parts inégales, le premier dessinant les parties présentes et le second, les séquences passées. La puissance anatomique du dessin de Saiz amène des scènes ultra réalistes où la violence s’exprime explicitement. Rien n’est épargné au lecteur. Le trait plus épais et crasseux d’Azaceta permet une plongée dans le passé plutôt efficiente. Une partie graphique impressionnante !
Par son nouveau statuquo et quelques choix narratifs, ce nouveau volume du Punisher ne fera pas l’unanimité mais l’écriture subtile de Jason Aaron et la partie graphique puissante emportent la mise et livrent suffisamment d’éléments intrigants pour faire revenir pour le tome 2 !