L’éditeur Graph Zeppelin propose en trois tomes le run de Gail Simone sur le personnage de Red Sonja datant de 2014. La première livrée, La reine des Fléaux, nous a attiré, curieux et peu familier de cet univers et du personnage. La scénariste s’associe au dessinateur Walter Geovani et au coloriste Adriano Lucas.
Pour payer une dette de sang au seul homme qui a su gagner son respect, Red Sonja est appelée pour mener une armée désespérée face à la terrible Dark Annisia. Forcée à se soumettre, et à remettre son épée un genou au sol, la Diablesse à l’épée est condamnée à dépérir dans les steppes du Nord. Mais on n’a pas la peau de Red Sonja aussi simplement…
L’histoire concoctée par Gail Simone est une aventure particulièrement épique qui mêle combats, vengeance, trahison mais aussi humour avec une grand réussite. Elle parvient à capter l’attention du nouveau lecteur par une construction qui permet d’entrer sans difficulté dans cet univers sauvage et brutal – avec au passage, une origine poignante de l’héroïne – et grâce à un récit échevelé au rythme enlevé qui ne laisse la place à aucun temps mort ni temps faible.
Gail Simone blesse Red Sonja dans son orgueil et l’entraine au plus bas pour mieux la faire revenir plus forte, intègre et intransigeante ! Son opposition avec Dark Annisia fait d’amour et de haine crée une grande tension qui touche le lecteur par leur attachement. La scénariste développe la psychologie du personnage, notamment lors des séquences qui conte son origine et qui voit Red Sonja au plus bas. Voilà la plantureuse rousse dotée d’une belle épaisseur !
Le récit est dense et riche, incorporant des personnages secondaires tout sauf superficiels, que cela soit le loyal roi Dimath ou les candides jumelles Ayla et Nias. Gail Simone n’en oublie pas l’incontournable lot de combats qui fait la marque de l’univers mais jamais de façon gratuite. Elle incorpore également quelques répliques humoristiques qui place Red Sonja dans la catégorie des bonnes vivantes !
Cette aventure est portée par un duo d’artistes particulièrement en forme. Walter Geovani est aussi à l’aise dans les nombreuses scènes d’action que les scènes plus intimes. Son trait est particulièrement régulier et fourni en décors. Sa mise en page est riche et variée et il sait proposer de très belles pleines pages ! Adriano Lucas ajoute sa riche palette de couleurs qui s’adapte au ton et à l’époque des scènes. Une belle et efficace partie graphique.
Ce début de run de Gail Simone est un excellent moyen de découvrir le personnage et son univers. Fort d’une aventure épique, riche et dense, sublimée une belle partie graphique, ce premier tome édité par Graph Zeppelin nous a conquis et vaut le détour !