Après un tome 1 (4 en fait) excellent, le Silver Surfer revient pour sa conclusion. Dan Slott et le couple Allred vont-ils savoir achever leur série ? Allons-nous pouvoir inclure ces 14 épisodes dans le prochain engin spatial envoyé à la rencontre d’extraterrestres et destiné à témoigner de la culture humaine ?
Le Silver Surfer et Dawn Greenwood ont repris leur voyage à travers l’univers en quête de découvertes merveilleuses. Le Casino Cosmico, Jumbonox le Giganorme ou la planète Inkandessa 4 constituent le menu de choix qui les attend. Puis ils vont devoir sauver l’univers avant d’affronter un drame qui va changer le cours de leurs existences. Je n’en dis pas plus afin de pas gâcher le plaisir de la découverte, ce serait un crime impardonnable de ma part. Dan Slott et Mike et Laura Allred poursuivent leur série en conservant les ingrédients qui en font une petite merveille : Humour, dialogues justes, idées graphiques et scénaristes dingues et malignes, délicatesse et poésie.
Les 4 premiers épisodes de ce nouveau tome sont construits comme des one-shots. Que ce soit au Casino Cosmico où Norrin fait preuve d’ingéniosité pour sauver la mise à Dawn et à lui-même, dans l’histoire des Brundlebusiens pour vaincre les anti-corps du Giganorme, en compagnie des hologrammes de Inkandessa 4 ou lors du sauvetage de l’univers, Dan Slott y célèbre l’amour entre Dawn et Norrin, près à tous les sacrifices l’un pour l’autre. Mais le scénariste sème, sans qu’on y prenne vraiment garde, les indices du basculement de son histoire vers la fin. A partir de l’épisode 11, le récit s’accélère pour ne plus nous laisser respirer jusqu’à la fin magistrale. Dan Slott a bâti l’épilogue de sa série petit à petit pour en faire un génial feu d’artifice fait de voyage temporel, création de l’univers, changement de réalité et surtout d’émotion. On sent qu’il a préparé soigneusement son coup et cela n’en que plus délectable. Il réinvestit l’ensemble de son run de façon maligne. On est sous le charme.
On n’en finit plus de s’attacher à ce couple, d’une tendresse infinie, d’une délicatesse sans pareil. Accompagner le Surfer d’une amoureuse humaine, le rendant du coup lui-même « humain » est une véritable idée de génie, surtout avec la caractérisation donnée à Dawn. Naturelle, sensible, déterminée, d’une belle naïveté enfantine, terriblement humaine et sous les crayons de Mike Allred, d’une beauté désarmante. Le Surfer est touchant d’amour pour sa belle et malgré ses pouvoirs, il en devient dans les situations les plus dures, impuissant.
Les relations entre les personnages, notamment au sein de la famille de Dawn, sont d’une incroyable justesse, d’une évidence immédiate. Mélancolie et poésie se mêlent sans jamais tomber dans la mièvrerie et le pathos. Le dernier épisode nous rend triste et heureux à la fois, coup de force de Dan Slott.
Aux dessins, le couple Allred conserve le niveau des précédents tomes. La mise en page, les idées folles pour matérialiser ces mondes imaginés par Slott, les couleurs éclatantes font de leurs réalisations, des œuvres atypiques, à part dans le monde du comics. Mike Allred multiplie les simples ou doubles pleines pages de toute beauté. Les décors sont toujours aussi inventifs et travaillés, les costumes d’un pop qui nous régale.
Silver Surfer par Dan Slott, Mike et Laura Allred est une série qui laisse une emprunte indélébile par son originalité, sa poésie, ses idées et ses dessins. Inoubliable pour Dawn, pour Norrin. Un immense moment de plaisir. Qu’est-ce qu’on voudrait que cette série ne s’arrête jamais ! Mais bon dieu qu’on heureux que Slott l’ait terminée d’une si belle manière. Une fin parfaite. Une série parfaite.