Jason Aaron et Dennis Hallum se connaissent depuis longtemps et souhaitaient écrire une histoire ensemble. Chacun ayant son histoire en tête, ils ont décider de raconter chacun leur segment pour en faire un récit commun aux confins de l’espace. S’associant au dessinateur Stephan Green et au coloriste Rico Renzi, le duo nous entraine dans une aventure pleine de rebondissements mais qui ne convainc que partiellement.
Gil est un pilote de vaisseau de transport qu’accompagne son fils Kadyn pour un voyage à l’autre bout de la galaxie. Lorsque le vaisseau explose, le père et le fils se retrouvent à dériver chacun de leur côté dans l’espace profond. Désespéré, Gil fera tout pour retrouver son fils qui, pour sa part, fait des découvertes qui l’émerveillent !
La construction du récit est bien comme l’ont imaginée les auteurs : deux trames parallèles qui alternent pour, au final, on s’en doute, se réunir ! Jason Aaron s’occupe de la destinée de Kadyn, jeune enfant qui se morfond et n’a pas forcément eu une vie de famille très développée, qui découvre un monde insoupçonné où vont se mêler enchantement et grosses frayeurs. Dennis Hallum conte, quant à lui, les aventures d’un vieux bougon brut de décoffrage qui doit puiser au fond de lui pour affronter des créatures féroces avec comme but de retrouver sa progéniture.
Si les auteurs tâchent de donner une tonalité harmonieuse à leurs deux récits, force est de constater que les deux artistes ont des styles qui n’offrent pas le même niveau d’intérêt. Le segment développé par Jason Aaron se teinte de poésie et étoffe l’univers de la mini-série, délivrant l’essentiel des émotions et des moments forts du récit. Celui proposé par Dennis Hallum donne l’impression de se répéter et propose un humour un peu facile. L’enthousiasme pour l’histoire réalise donc les montagnes russes.
Néanmoins, Sea of Stars possède de belles qualités avec une singulière galerie de personnages secondaires – notamment un rocambolesque duo formé par un singe et un dauphin – et une mythologie plutôt originale et bien mise en place.
Graphiquement, Stephen Green se montre inventif dans l’élaboration de l’univers cosmique, peuplé de créatures féroces ou ludiques et de personnages aux coutumes inspirées de peuplades terrestres. Si certaines scènes de combat manquent parfois de lisibilité, l’artiste livre quelques belles doubles pages ! Rico Renzi teinte les planches de couleurs qui donnent dans les mauves et les bleus accentuant l’aspect sombre et froid de l’espace. 
S’il possède de belles qualités, le récit construit en deux segments parallèles par Jason Aaron et Dennis Hallum emporte davantage la mise lorsque c’est le créateur de Scalped qui s’occupe de nous faire rêver que son compère qui se montre moins inspiré. Demeure une lecture agréable mais que l’on aurait aimé être un coup de cœur !