Avec Le salaud en jaune, le quatrième volume de Sin City, Frank Miller signe peut-être son meilleur récit depuis les débuts de la série ! Pouvant se lire indépendamment des précédents, ce tome plonge dans le passé de la ville puisque l’on suit, quelques temps avant les évènements du premier volume, John Hartigan, un inspecteur de police intègre à la veille de sa retraite. Mais Nancy Callahan, une fillette de 11 ans, a été enlevée, faisant d’elle la quatrième victime d’un sadique sévissant en ville. Malgré son usure et son âge, Hartigan va prendre cette affaire – que ses collègues délaissent – en main, allant jusqu’au bout de lui-même.
Une véritable tragédie
Frank Miller puise dans ses premiers volumes pour en extraire des personnages « de passage » comme Nancy Callagan, stripteaseuse qui ensorcelait Marv, pour en faire des protagonistes de premier plan. Autour d’eux, Miller bâtît une histoire d’amour et de vengeance toujours plus noire en croquant un personnage dont les principes inébranlables vont le conduire à parcourir un véritable chemin de croix. Inspiré tout autant du Clint Eastwood de l’Inspecteur Harry que du Batman de Dark Kinght Returns, Hartigan est un colosse aux pieds d’argile affaibli par des problèmes cardiaques qui vont l’handicaper tout au long de cette (en)quête violente et glauque. Car Miller le confronte à ce qui est peut-être le pire salopard de la série, un pervers pédophile et manipulateur particulièrement terrifiant.
Comme toutes les histoires de Sin City, Le salaud en jaune est une véritable tragédie qui s’achève sur une scène choc qui marque l’esprit du lecteur !
Une maitrise graphique totale !
Au niveau du dessin, Frank Miller démontre encore et toujours sa maitrise du Noir & Blanc et de la mise en scène avec des pages extrêmement travaillées qui puisent leur inspiration dans diverses formes d’art. Pour la première fois sur Sin City, Miller emploie de la couleur avec du jaune apposé par Lynn Varley sur l’infâme personnage de Junior, renforçant son caractère fielleux et traitre.
On notera, une nouvelle fois, l’apport indéniable de la préface de Yann Graff et Jean-Marc Lainé dans l’édition d’Huginn & Muninn !
Un quatrième volume très sombre et totalement maitrisé !
Avec Le salaud en jaune, Frank Miller livre l’une de ses histoires les plus sombres et l’un des meilleurs tomes de la série !