La série revient pour son dixième tome après l’arc Vengeance qui a constitué un bouleversement total dans l’univers des Tortues Ninja. Splinter et Shredder se sont défiés en un duel à mort. Vainqueur, le maître des Tortues, est désormais à la tête du clan Foot. Cette nouvelle donne pose question et ne va pas être du gout de tout le monde, notamment de Michelangelo qui décide de se mettre en marge de la famille.
Après le numéro #50 et la redistribution des cartes, Tom Waltz reprend ses bonnes habitudes en tissant sa toile en de multiples sous-intrigues qui viennent s’emboîter formidablement et de façon très organique. Rien ne semble artificiel. Le scénariste questionne subtilement le nouveau rôle de Splinter qui souhaite faire régner l’ordre à New-York, quitte à renier certains de ses principes liés à l’utilisation de la violence. Michelangelo fait valoir son point de vue différent et fournit au scénariste une autre vision du sujet, trouvant un parfait équilibre dans sa réflexion. Tom Waltz installe également de nouveaux antagonistes qu’il introduit petit à petit au fil des 5 épisodes, instillant beaucoup de questionnements dans la tête du lecteur.
Tom Waltz développe toujours plus les relations entre les personnages. Que cela soit des relations amicales, amoureuses ou stratégiques, le scénariste excelle à proposer des échanges justes et forts. L’ambiance urbaine est omniprésente et particulièrement bien retranscrite, à travers les lieux présentés. L’humour, cher à la série, est très efficace dans ce tome, notamment dans les séquences où apparaissent les mutanimaux. On pense évidemment au génial Pete le pigeon !
Les nouveaux enjeux s’avèrent passionnants et remarquablement exposés par Tom Waltz !
Côté dessin, on retrouve deux artistes aux pinceaux : Ken Garing et Michael Dialynas. Le premier livre un dessin très brut qui manque de finesse. Chiches en décors, ses planches manquent de forces et de détails pour immerger le lecteur. On pense, avec regret, aux dessins des premiers épisodes de la série. Michael Dialynas, dans un style nettement plus indés que ceux de Mateus Santolouco qui est devenu la référence sur la série, offre un dessin suffisamment riche pour emporter l’adhésion. On pourra regretter peut-être ses visages féminins plutôt ingrats.