Alors que les Teen Titans ne sont plus au sommet depuis longtemps, DC Comics demande, au début des années 80, à deux artistes qui ont quitté Marvel, Marv Wolfman et George Pérez, de relancer l’équipe des jeunes héros DC. Le duo lance la série The New Teen Titans avec une créativité et un dynamisme fous qui dureront près de 6 ans.
Marv Wolfman réutilise des personnages DC présents dans la précédente itération de l’équipe (Robin, Wonder Girl, Kid Flash) auxquels il ajoute Chagelin (Beast Boy) venu de la Doom Patrol. Mais il crée surtout trois nouveaux héros dont les backgrounds ont été sérieusement élaborés au préalable : Raven, Starfire et Cyborg. A cela s’ajoute rapidement le vilain Deathstroke. Autant de personnages désormais incontournables de l’univers DC.
D’entrée, les auteurs vont envoyer leurs héros dans des aventures échevelées. Affrontant Trigon – le père de Raven -, le Marionnettiste, Deathstroke, les Titans de de Themyscira – dans un arc assez pénible -, ou portant secours à la Doom Patrol, les jeunes efforts vont apprendre à former une équipe. Se basant sur les failles de chacun, les auteurs construisent des relations d’amitié entre les membres de l’équipe. Petit à petit, les personnages se développent, créant un background pour les nouveaux et étoffant celui de ce pré-existants. Leur point commun étant une relation complexe avec leur père. Le passage de l’enfance à l’âge adulte à travers l’émancipation qu’impose cette nouvelle équipe est au cœur des préoccupations des auteurs, instillant une noirceur inédite à l’époque.
Si le déroulé des aventures des New Teen Titans est assez palpitant, il pâtît néanmoins d’une narration propre aux années 80 où des pavés de description et des bulles de pensées décrivant les actions de leur auteur viennent sérieusement alourdir l’ensemble. Sans en gâcher totalement le plaisir de lecture, cela en ampute une partie.
Fort heureusement, le talent de George Pérez vient éclabousser chaque page de son trait précis, fouillé et dynamique. L’artiste fait preuve de créativité dans ses designs de personnages et de lieux. L’immersion est totale. Les mises en pages inventives gardent le lecteur en haleine dans les scènes d’action comme celles de dialogues. La partie graphique fait partie intégrante de la réputation de série, à juste titre.