Ultramega – Tome 1 (VF)

Ultramega - Tome 1
Date de Sortie
19 octobre 2022
Scénario et dessin
James Harren
Couleurs
Dave Stewart
Editeur
Delcourt
La note de ComicStories
10

James Harren, dessinateur découvert sur B.P.R.D. et Rumble, a fait forte impression début 2021 avec sa première création en solitaire, Ultramega , qui arrive aujourd’hui en volume collecté chez Delcourt !

L’auteur imagine un monde apocalyptique où un virus transforme les individus en monstres géants et destructeurs contre lesquels se dresse l’unité Ultramega, un groupe composé de 3 individus surpuissants. Mais face aux monstres Kaijus, cela pourrait ne pas s’avérer suffisant !

Une véritable baffe graphique

D’un pitch initial qui n’a rien d’inédit, James Harren livre un récit hors norme et très personnel ! C’est d’abord par sa patte graphique que l’artiste capte l’attention du lecteur. En quelques pages, celui-ci comprend qu’il a affaire à un comic qui va l’éblouir par sa puissance et sa créativité graphiques ! James Harren livre des planches époustouflantes par leur composition – en particulier, les scènes d’action, d’un incroyable dynamisme – , leur niveau de détail et la maitrise des genres qu’il aborde. Qu’il s’aventure dans le registre baston de Kaijus, le cosmique vertigineux, le flot d’hémoglobine, l’horrifique façon Lovecraft, l’urbanité en ruines, l’artiste offre un récital ! L’inventivité de ses mondes, sur Terre ou à l’autre bout de l’univers, est indéniable et transporte le lecteur.

Ultramega possède également un côté ludique avec ce jeu sur les proportions lorsque Kaijus et Ultramega s’échangent des patates fulgurantes et avec le designs de certains personnages qui frôlent par instant le grotesque.

L’artiste s’octroie les services d’un maitre de la couleurs en la personne de Dave Stewart. Le coloriste américain crée des teintes mats qui immergent totalement le lecteur dans ce sombre monde apocalyptique d’où jaillissent des éclairs vifs pour mieux faire ressortir la violence et la puissance de l’art de James Harren !

Une histoire dense bourrée jusqu’à la gueule

A travers ses quatre chapitres de près de 60 pages chacun, James Harren dessine un récit d’une très grande densité où le statuquo est remis en jeu à la fin de chaque issue. Le scénariste imagine toute une mythologie cosmique autour des Kaijus et d’Ultramega qu’il diffuse par petites touches. Il multiplie les références aux récits de genre, allant des Kaijus au post apocalyptique, en passant par le péplum, le cosmique ou l’horrifique. James Harren intègre également une dimension plus intime et personnelle avec une dynamique familiale forte et chargée en émotion. La transmission filiale, au cœur du récit, délivre de grands moments !

Le scénariste ne laisse aucun temps mort au lecteur, enchainant, sur un rythme effréné, les séquences fortes d’un récit qui laisse une petite impression de trop plein. Mais c’est tellement jouissif que le lecteur se laisse porter…

Reste à voir quand James Harren lancera le deuxième volume d’Ultramega, toujours pas en vue en VO.

Pour sa première création en solitaire, James Harren épate littéralement ! Que cela soit par sa partie graphique dingue que par la densité et l’inventivité de son récit, l’artiste démontre une maitrise totale ! Un régal dont on espère que la suite arrive enfin en VO !

10
Points forts
Une dinguerie graphique
Un univers riche et fou
Un récit dense...
Points faibles
...bourré jusqu'à la gueule.
A quand la suite ?