Wanda – La sorcière rouge (VF-Panini Comics)

Wanda La sorcière rouge
Date de Sortie
13 janvier 2021
Scénario
James Robinson
Dessins, couleurs
Collectif
Editeur
Panini Comics
La note de ComicStories
6

A l’image d’un Hawkeye par Matt Fraction – dont James Robinson dit avoir voulu s’inspirer – Wanda, La Sorcière Rouge, fait partie des projets lancés par Marvel qui s’aventurent vers l’indé.

A l’époque où la magie reprenait une place primordiale dans l’univers Marvel, le scénariste envoie Wanda dans une quête à travers le monde, visant à sauver la magie – à l’instar du Dr Strange de Jason Aaron – et à découvrir des éléments de son passé. Si ce fil rouge traverse la série, les épisodes s’avèrent relativement indépendants et sont donc – à l’exception de deux d’entre eux – dessinés par des artistes différents.

James Robinson construit une série quasi anthologique dont les épisodes mettent généralement en scène Wanda affrontant un ennemi de la magie aux quatre coins du monde. Si quelques éléments façonnent une petit puzzle autour des origines de Wanda, cela reste, du moins dans les deux premiers tiers, assez ténu. Le gros point faible de la série est alors le fait que les histoires proposées par James Robinson sont assez génériques et répétitives et ne génèrent aucune émotion. Peu d’empathie et d’attachement envers Wanda se dégage de ces récits qui s’enchainent. Il faut attendre le dernier tiers et l’implication plus forte du côté familial de Wanda pour que le lecteur s’implique davantage. Mais ce n’est pas suffisant pour emporter la mise.

James Robinson s’attaque vraiment au sujet important – les origines de Wanda – dans le dernier tiers et l’on a l’impression que les épisodes précédents ont été un bien long chemin sans grande saveur. Pas ennuyeux mais guère enivrant. Et quand enfin il s’y met, cela reste assez lent et peu approfondi. Il parvient toutefois à faire surgir quelques instants d’émotion bienvenus dont le lecteur a été trop longtemps sevré.

L’ensemble de la série bénéficie d’une partie graphique très qualitative, bien que lorgnant souvent vers l’indé, ce qui ne convaincra pas tous les lecteurs. Un réel travail d’adéquation entre les styles et les origines des artistes et les lieux et les contextes dans lesquels se déroulent les histoires est réalisé. Dans de nombreux épisodes, une recherche de mise en page est également palpable. Le lecteur habitué au dessin mainstream « classique » n’y trouvera sans doute pas son compte mais cette variété graphique de qualité constitue un point fort de la série. Se dégagent Steve Dillon – pour son ultime travail -, Vanessa Del Rey, Tula Lotay, Kei Zama, Marguerite Sauvage ou encore Joëlle Jones.

D’un point de vue artistique, on soulignera aussi les sublimes couvertures de David Aja.

Wanda – La Sorcière Rouge est une déception. James Robinson ne parvient pas à insuffler souffle et émotion à sa série qui enchaine les épisodes sans conquérir le lecteur. Seule le dernier tiers devient davantage convaincant mais cela ne suffit pas. D’autant plus dommage que le floppée d’artistes qui s’occupe de la partie graphique réalise une très belle prestation !

6
Points forts
Une partie graphique hétérogène mais de qualité
Le dernier tiers où l'émotion affleure enfin
Les couvertures de David Aja
Points faibles
Les deux premiers tiers, aux histoires peu enivrantes
Difficile d'avoir de l'empathie pour Wanda
Une mythologie finalement peu approfondie