Dix ans après ses débuts et cinq ans depuis son dernier épisode en date, American Vampire est revenu en 2020 pour un ultime acte se déroulant en 1976. La première moitié de cette dernière virée chez les Vampires qui débarque chez Urban Comics, est toujours l’œuvre de Scott Snyder et Rafael Albuquerque.
Dans une Amérique en perte de confiance, Le Marchand Gris va tenter d’étendre à nouveau sa domination sur la Terre. Mais il va trouver Pearl Jones et Skinner Sweet sur sa route !
Pour cet ultime aventure, Scott Snyder invite le lecteur à suivre l’affrontement final avec le Marchand Gris en passant, d’une certaine façon, en revue le fascinant univers qu’il a façonné au long d’une petite soixantaine d’épisodes. Le scénariste place son histoire à la fin des années 70, période de doutes pour une Amérique en perte de confiance. Fidèle aux habitudes de la série, Scott Snyder s’appuie sur des personnages à la personnalité affirmée et sur de l’action à gogo. Mais le charme et la force des anciennes sagas s’étalant sur le XXème siècle se diluent très rapidement dans un récit à l’action basique sans originalité qui semble réaliser un défilé forcé des principaux personnages de la série.
S’il rajoute des éléments à la mythologie d’American Vampire, l’auteur emprunte des raccourcis et facilités scénaristiques assez grossiers, se permettant notamment des ellipses temporelles qui laissent en suspens des évènements qui méritaient des rebondissements explicites ou quelques situations qui « tombent bien ». Comme il a pu également le faire dans certains de ses travaux, Scott Snyder se plait à faire une analogie bavarde assez convenue avec l’Amérique actuelle, amnésique de sa riche Histoire et en proie à de nombreux maux.
Si le lecteur trouve un peu de plaisir, c’est dans la partie graphique de Rafael Albuquerque et Dave McCaig. De son trait vif, l’artiste replonge le lecteur dans l’univers qu’il a tant aimé. S’appropriant avec aisance la période 70’s – par ailleurs peu exploitée scénaristiquement -, Rafael Albuquerque propose une mise en page nerveuse et des designs efficaces. Soutenu par les teintes rouges-orangées propres à la série de Dave McCaig, l’artiste brésilien réalise une très belle prestation.
Ce retour d’American Vampire s’avère donc plutôt décevant. Gardons espoir que la seconde partie de cet ultime arc remonte le niveau.
Loin d’entretenir la flamme d’une série géniale dont on attendait depuis longtemps le retour, le début de cet ultime acte montre au contraire un scénariste à court d’idées nouvelles. Convenu, facile et guère passionnant, ce tome 9 déçoit en dépit d’une toujours impeccable partie graphique.