Hulk (Marvel Icons) Tome 1 (VF – Panini Comics)

Alors que le colosse de Jade a connu une période faste de 12 ans sous la plume de Peter David à cheval sur les années 80 et 90 (run en cours de publication en VF dans la collection Intégrale chez Panini et chaudement recommandé !), la série n’est pas au mieux de sa forme lorsque Bruce Jones prend les rênes de The Incredible Hulk en 2002.

Afin de dynamiser à nouveau la franchise, Jones propose un pitch proche de la série TV des années 70 : Bruce Banner, soupçonné du meurtre d’un enfant lorsqu’il était Hulk, parcourt les routes de l’Amérique profonde pour échapper au FBI ainsi qu’à de mystérieux tueurs.

Il est aidé dans sa fuite par un énigmatique Mr Bleu avec lequel il communique par ordinateur.

Ce point de départ permet à la série d’être indépendante du reste de l’univers Marvel et donc à Jones d’avoir les mains libres pour construire son récit.

Le premier arc (Ep. 34 à 39),dessiné par John Romita Jr, permet à l’auteur d’introduire son intrigue et de mettre en place des éléments fil rouge : Mr Bleu ainsi que les mystérieux tueurs notamment.

L’ensemble lance parfaitement l’histoire et la tension autour de Banner est palpable.

Jones livre également quelques moments d’émotion, notamment l’épisode 34 entièrement muet qui est un vrai tour de force narratif.

Romita Jr, dont je suis assez friand, livre une belle partition.

Le deuxième arc (Ep. 40 à 43), dessiné par Lee Weeks, nous propose une séquence où Banner se retrouve malgré lui au milieu d’une prise d’otages. Jones introduit là deux nouveaux personnages : l’agent du FBI Pratt et la négociatrice Riker, dont j’ai trouvé le portrait particulièrement bien construit et qui apportera quelques jolies séquences mélancoliques.

Lee Weeks réalise un travail remarquable de détails et de mise en page.

Ces épisodes sont une nouvelle fois très efficaces et poursuivent l’intrigue générale.

 

L’arc suivant (Ep. 44 à 49), dessiné par Stuart Immonen, n’est pas construit de manière chronologique. Il amène quelques réponses à propos d’un des mystérieux tueurs et fait la part belle à l’agent Pratt. J’ai trouvé cet arc un peu confus et les dessins franchement moins agréables, notamment en raison d’un encrage épais et d’une colorisation très sombre.

Le dernier arc de ce premier tome (Ep. 50 à 54), dessiné par Mike Deodato Jr, conduit Banner dans un trou perdu où il va faire la connaissance d’une jeune femme liée à l’un de ses vieux ennemis. Bien que l’intrigue générale avance un peu moins, l’arc est bien construit et nous livre à nouveau quelques belles scènes.

Une nouvelle fois, les dessins sont très bons, Deodato ayant le souci des détails.

Malgré 4 dessinateurs différents, ces 20 épisodes forment un ensemble graphique plutôt homogène et de qualité, excepté le troisième arc, un ton en-dessous.

Côté scénario, Bruce Jones maîtrise totalement son histoire. Les doutes de Bruce Banner quant à ses difficultés à contrôler son double et des conséquences que cela peut avoir sont bien retranscrits. D’ailleurs, c’est avant tout une histoire de Bruce Banner. Hulk ne fait que quelques apparitions, ce qui rend chacune d’elles davantage marquantes.

Les personnages secondaires sont également bien travaillés, l’auteur leur adossant un background intéressant.

On est donc totalement dans une ambiance de thriller, loin d’un comicbook typique de Marvel.

Le tome 2 devrait arriver début 2018. Je lui ai déjà fait une place de choix dans ma pile de lecture !

L’édition de Panini est de qualité et présente tout de même 20 épisodes pour 36€. On peut seulement regretter, une nouvelle fois, le choix du papier mat pour cette collection.

Bruce Jones propose donc une histoire palpitante, au ton original dans l’univers Marvel et portée par une unité graphique globalement très bonne. A lire, sans l’ombre d’un doute !

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