En parallèle de Silver Coin et Killadelphia, Huginn & Muninn propose Seven Sons, un thriller politique scénarisé par Robert Windom & Kelvin Mao, et dessiné par Jae Lee et June Chung.
1977 : une prédiction affirme que 7 fils identiques naitront de 7 mères vierges et que l’un d’entre eux s’imposera comme le fils de Dieu, le jour de son 21ème anniversaire.
1998 : Le couronnement de la nouvelle incarnation approche…alors que les 6 autres frères ont mystérieusement disparu.
A la lecture de Sevens Sons, au-delà du propos sur les religions, c’est la qualité du thriller complotiste mis en place qui impressionne et séduit. Les scénaristes installent de bout en bout de leur récit une intensité et une tension remarquables. Les rebondissements sont habillement placés relançant chaque fois mieux l’intrigue et les mystères qui entourent les 7 frères, subtilement distillés.
Côté propos politico-religieux, les auteurs attaquent leur histoire en donnant l’impression de livrer un pamphlet contre les religions quelles qu’elles soient, fustigeant l’aspect miraculeux, manipulateur et pourvoyeur de violences des croyances, diffusé par une propagande intense, notamment via les médias. Mais très vite le discours évolue en mettant en avant une possible cohabitation entre religions et des messages de solidarité et de partage.
Les auteurs achèvent leur histoire de façon toujours plus intense tout en injectant les ingrédients religieux qu’ils ont semblé pourfendre dans les premières pages, ce qui un induit une certaine confusion dans l’esprit du lecteur. Enfin, la dernière séquence laisse supposer que les auteurs ont gardé de la matière pour une suite, abandonnant le lecteur sur une ultime planche qui laisse quelque peu dubitatif.
Le point fort principal de Seven Sons est bien évidemment la partie graphique de Jae Lee et June Chung. Le dessinateur, qui s’est fait plutôt rare ces derniers temps, revient en très grande forme multipliant les planches sublimes, à la mise en scène savante. Son trait très fin est toujours une merveille de précision et s’enrobe des couleurs subtiles de June Chung qui installent de très belles ambiances.
Davantage que le propos sur les religions, un poil confus, on retiendra, de Seven Sons, l’écriture d’un thriller intense et passionnant, porté par le duo Jae Lee et June Chung en très grande forme !