Fort de son énorme succès Dceased, le scénariste Tom Taylor, habitué des univers alternatifs (Injustice) où son gout pour les histoires débridées peut s’exprimer en toute liberté, se voit propulsé aux commandes de la Suicide Squad. A bien y réfléchir, il y a une certaine logique à ce que l’australien prenne en mains les rennes de cette équipe qui dégomme. Incontournable sous John Ostrander (2 tomes chez Urban Comics…on attend la suite (en vain ?)) l’équipe a vu composition évoluer au fil des années pour finir par mettre essentiellement en avant l’épuisante Harley Quinn dans le dernier Rebirth à la qualité contestable.
John Ostrander créa un run légendaire où l’équipe, composée de super vilains désireux de voir leur peine diminuée et dirigée sur le terrain par le colonel Rick Flag, était supervisée par l’inflexible Amanda Waller. Ajoutés à l’action violente, parts d’ombre et sentiments refoulés façonnaient la patte Ostrander sur la Suicide Squad. Ces caractéristiques, davantage laissées de côté sur la récente série, referont-elles surface avec Tom Taylor ?
Une équipe de super-terroristes s’attaque au matériel nucléaire australien en détruisant l’intégralité de leur armement à l’exception d’un sous-marin dont ils s’emparent. La Suicide Squad va devoir intervenir mais des distensions se font jour. Amanda Waller semble désormais inféodé à un individu ayant peu de scrupules et les membres de l’équipe ne se bousculent pas s’engager.
Tom Taylor impose sa patte d’entrée. On reconnait son mélange d’action, d’humour et d’idées malignes. En créant cette nouvelle équipe de terroristes, il se permet de taper directement dans le tas avec déjà plusieurs morts. L’épisode est très bien rythmé et bien dialogué. Le lecteur ne s’ennuie pas. Là où est la réelle surprise, c’est dans le twist final qui change radicalement la donne, aussi bien d’un point de vue de l’équipe que de sa tête pensante. Ce nouveau directeur, enfoiré de première, fait planer un réel mystère sur ses intentions et sa position dont on imagine que Tom Taylor saura faire bon usage dans la suite. En ce qui concerne les nouveaux personnages, on restera, pour le moment, plus circonspect sur l’attachement que le lecteur peut y porter. On attend en particulier la part d’ombre qui ferait passer la série dans une autre dimension. La suite nous le dira !
Excepté la conservation de Harley Quinn et Deadshot qu’on imagine sans discussion possible pour le scénariste, le reste de l’épisode laisse penser que le scénariste a les mains libres pour écrire ce qu’il veut.
Niveau dessin, Bruno Redondo, complice de Tom Taylor sur Injustice, propose un travail très propre, dans le plus pur esprit maintream. Mais pour cette équipe sans limites telle que la Suicide Squad, on aurait peut-être aimé une patte plus crasseuse. D’autant que le caractère lisse des dessins est accentué par une colorisation trop chatoyante qui tranche.
