Sur les cendres de Vertigo, label longtemps sous perfusion qui vient de s’éteindre, DC Comics lance un imprint d’horreur dirigé par un maître du genre : Joe Hill. Plusieurs mini-séries vont être lancées dans les mois qui viennent, sous la houlette de plusieurs équipes créatives. Pour débuter cette volée d’histoires, qui mieux que Joe Hill lui-même au scénario pour ce Basketful of heads. Aux dessins, Leomacs, vient se joindre à l’aventure. Cette entrée en matière va-t-elle permettre à ce nouvel imprint de se lancer efficacement ?
Dans l’Amérique profonde, l’on suit un jeune policier, qui a pris ce job le temps de l’été, et sa copine alors que sont commis des meurtres inquiétants dans leur entourage.
Joe Hill prend d’abord le temps d’installer son univers à travers de longs échanges entre les deux jeunes gens. Le couple de jeunes adultes fauchés, un poil candides et profitant toutefois de la vie a un côté sympathique. Mais Joe Hill pose un contexte social où les difficultés des jeunes gens s’opposent à l’opulence du couple formé par le Shérif et sa femme. En parallèle de la mise en place de cet univers, Joe Hill fait monter doucement la tension avec efficacité par des petits rebondissements. Le rythme d’écriture est lent mais la construction suffisamment bonne pour qu’on ne lâche pas le comic. Malgré tout, l’horreur promise par le label et par la couverture est juste évoquée sur la dernière page qui donne toutefois envie d’aller voir la suite.

Les dessins de Leomacs, très agréables, lorgnent fortement vers le franco-belge avec des compositions sobres. Le story-telling est néanmoins assez efficace pour évoquer les relations entre les deux jeunes gens ou introduire les rebondissements. Côté décors et environnement, l’immersion du lecteur est parfaite dans cette Amérique rurale et contrastée socialement. Les dessins bénéficient des splendides couleurs de Dave Stewart dont les tons jaune-orangés distillent une ambiance moite et lourde.
