Introduit durant son run sur la Justice League – New 52 par Geoff Johns et attendu depuis de très longs mois, Batman : Three Jokers se dévoile enfin ! Soyons honnêtes, nous n’y croyions plus. Prévue en trois parties, on peut espérer que la mini-série ne connaisse pas de retard au cours de sa publication. Geoff Johns retrouve les excellents Jason Fabok et Brad Anderson, aux dessins et couleurs.
Trois crimes commis simultanément semblent être l’oeuvre du Joker. Comment pourrait-il se trouver à trois endroits différents en même temps ? Se pourrait-il qu’il y a ait trois Jokers ? Batman, Batgirl et Red Hood se posent ces questions et en viennent à s’unir pour enquêter.
Teasée comme une idée choc à même d’impacter l’univers DC, cette intrigue autour des trois Jokers se révèle être, pour le moment, un excellent polar Gothamien où l’on retrouve un Batman enquêteur, épaulé par Batgirl et Red Hood. Geoff Johns place son histoire dans le cadre de plusieurs travaux mythiques sur l’univers de Batman. Alan Moore, Jim Starlin ou Steve Engelhart sont de la partie. Les références y sont aussi bien scénaristiques que visuelles. Fabok et Anderson reprennent à merveille les designs du joker, notamment. Ce qui réunit également ces histoires, ce sont les traumatismes qu’elles ont produit chez les personnages présents dans Three Jokers. Le scénariste s’appuie sur ces événements pour créer une tension palpable franchement réussie qui trouve son paroxysme dans un final choc qui ne donne qu’une envie : aller voir la suite.
Basés sur les traumatismes passées, la caractérisation des personnages est particulièrement efficace dans son installation progressive. La violence de Red Hood s’étale alors. La dinguerie du Joker alliée à son côté stratégique contribue également à l’inquiétude ambiante qui tient en haleine le lecteur. Geoff Johns parvient à trouver un juste équilibre entre action, réflexion et enquête pour entretenir un rythme soutenu.
De son côté, la partie graphique ne laisse pas insensible tant le trait fouillé et précis de Jason Fabok illumine la rétine du lecteur. La mise en page, fréquemment sous forme de gaufriers 3 x 3, s’avère d’inspiration cinématographique. Les scènes d’action sont dynamiques et les designs font déjà office de classiques. Brad Anderson apporte sa touche avec des couleurs qui, là aussi, associent classicisme et modernité.
Si Batman : Three Jokers n’aura sans doute pas l’impact imaginé initialement, il n’en demeure moins pas que ce début marque par son écriture et sa partie graphique.
On notera la belle édition de DC Comics avec une couverture en relief et un comic sans publicité. Néanmoins, cela ne vaut sans doute pas les 6,99 $ demandés.