Bitter Root – Tome 1 (VF-Hi Comics/VO-Image Comics)

Bitter Root - Tome 1/Volume 1
Date de Sortie
22 janvier 2020
Scéanrio
David F. Walker & Chuck Brown
Dessins
Sanford Greene
Couleurs
Rico Renzi & Sanford Greene
Editeur VO
Image Comics
Editeur VF
HiComics
La note de ComicStories
9

Hi Comics lance ses sorties de 2020 avec Bitter Root, une série scénarisée par David F. Walker, déjà vu sur Nighthawk ou Power Man & Iron Fist chez Marvel, et Chuck Brown, accompagnés aux dessins de Sanford Greene, complice du premier cité sur Power Man & Iron Fist. Parue chez Image Comics en VO, la série possède un fort contexte social et politique, à l’instar de la plupart des séries de David F. Walker.

Dans l’Amérique des années 20, le Mal se répand dans Harlem par le biais de  monstres transformés par la haine que la famille Sangerye combat depuis des décennies. Mais aujourd’hui, un nouveau type de monstres se fait jour et la famille, dont les membres ne sont plus aussi soudés qu’auparavant, va devoir de nouveau se serrer les coudes et mettre ses rancœurs de côté pour vaincre.

Ce qui marque à l’ouverture du premier épisode est la représentation de cette période des années 20 par Sanford Greene, offrant une totale plongée dans les rues de Harlem. La reconstitution des rues, des bâtiments, des véhicules, des costumes immergent totalement le lecteur ! Les scénaristes prennent pour contexte cette période où la peur de l’autre et la haine envers l’autre étaient le quotidien de nombre de citoyens au travers de la ségrégation. Si cette ignominie n’a plus court, la société américaine actuelle en constitue, d’une certaine manière, un reflet au travers de récents événements dramatiques. Le message des auteurs est clair mais il n’est pas enfoncé dans la gorge du lecteur. 

Ici, cette haine transforme les individus en monstres difficilement contrôlables. Les voies pour les combattre sont incarnées par la famille Sangerye, dont la culture ancestrale vise à soigner ces individus, et un couple qui cherche à développer un sérum qui permettrait de faire en quelque sorte usage de cette haine pour dominer par la force ces individus. Deux voies diamétralement opposées qui vont finir par s’entrechoquer. Là aussi le choix de David Walker et Chuck Brown est évident puisque la famille Sangerye est le centre du récit.

Mais les scénaristes savent enrober leur propos dans un divertissement de haute volée. Ils font de leur histoire un récit d’action sans temps mort où intrigues et bastons se succèdent – parfois jusqu’à l’overdose sur la fin. Le surnaturel s’invite pour étoffer le récit, invoquant les passages dimensionnels et permettant de créer un cliffhanger familial excitant. Car Bitter Root est aussi une histoire de famille. Une famille déchirée, qui a du mal à panser ses blessures et que le danger qui s’amène devrait conduire à renouer. Chaque personnage a sa propre personnalité, de la grand-mère gardienne des traditions mais qui sait donner du coup de poing quand il le faut à l’oncle fantasque qui pourrait bien détenir la clé de la solution. Enfin, une certaine forme d’humour décalé et bienvenu vient alléger une ambiance tendue.

Comme on l’a dit, les dessins de Sanford Greene font en partie la réussite de Bitter Root. Au delà de la reconstitution, son trait caricatural fonctionne très bien pour cette ambiance « années 20 » et le dynamisme de ses planches embarque tout sur son passage. Les couleurs, qu’il réalise avec Rico Renzi, dans des tons mauves et verts sont douces et donnent un côté irréel à cette ambiance surnaturelle.

Review réalisée à partir de la lecture des singles VO.

Bitter Root réussit pleinement ce mélange de propos social et de divertissement à travers une histoire solide, ayant pour décor les années 20 à Harlem, que Sanford Greene illustre à merveille !
9
Excellent
On aime
Un propos social fort
Des dessins incroyables de vie
Une belle colorisation
Un mélange des genres très efficace
La reconstitution des années 20
On aime moins
Une action trop dominante sur la fin