Après un premier tome engageant mais un peu court, Blade Runner 2019 revient pour un deuxième arc toujours concocté par la même équipe artistique : Mike Johnson, Michael Green, Andres Guinaldo et Marco Lesko.
L’histoire de ce nouveau tome se situe en 2026. Après les événements du tome 1, Ash et Cléo se cachent désormais sous de fausses identités. Mais leurs poursuivants n’ont décidément pas l’intention de lâcher prise.
Le bond dans le temps proposé par les scénaristes permet de changer d’une certaine façon le statuquo et de donner un vrai coup de fouet à l’intrigue. Nouveaux lieux, nouvelles identités mais tension et suspens toujours intacts. C’est dans ce domaine que Blade Runner 2019 trouve une de ses forces : un polar bien rythmé qui sait ménager ses surprises et offrir son quota d’action. Les aléas du récit permettent également une construction en parallèle des deux destinées de Cléo et Ash, renforçant l’intérêt du lecteur et empêchant tout ennui.
La deuxième qualité de la série réside dans les relations qui lient les personnages et dans leurs caractérisations. L’intrigue amène d’une certaine façon le renversement des caractères en laissant les forces du côté de l’enfant et les doutes du côté de la Blade Runner. L’implication émotionnelle et l’évolution des personnages sont retranscrites par des dialogues justes.
Si l’histoire s’appuie sur l’idée de base des Replicants et des Blade Runner, l’univers de SF mis en jeu n’est que peu agrémenté de nouvelles idées, ce que l’on pourra regretter. De la même façon, si quelques pistes sont semées ça et là sur le passé de Ash, cela reste très à la marge. La raison est sans doute – comme pour le premier tome – le faible nombre d’épisodes de ce nouvel arc.
La partie graphique continue, de son côté, à être très solide. Le trait fin d’Andres Guinaldo est très régulier et offre des décors fouillés et immersifs. Le dessinateur maitrise tout aussi bien l’univers spatial que l’expressivité des personnages. Marco Lesko dépose ses couleurs bleutées, à l’origine de l’atmosphère minérale du titre.
S’il présente un peu les mêmes défauts que le premier tome, ce deuxième volume de Blade Runner n’en confirme pas moins le vrai plaisir de lecture que constitue ce polar de SF plutôt bien fichu !