Après avoir écrit quelques excellents titres en indé, avec Everything et The Blue Flame, publiés chez 404 Graphic, Christopher Cantwell se lance dans la série de Fantasy, genre très fourni ! Pour Briar, convoité par plusieurs éditeurs en France et finalement publié par Urban Comics, le scénariste s’associe au dessinateur Germán García et au coloriste Matheus Lopes.
Et si le Prince du conte ne donnait pas de baiser à la Princesse pour la réveiller mais se contentait de l’épouser, régner tranquillement et guerroyer ? C’est ce que Christopher Cantwell propose comme postulat de départ pour son récit. Mais cent ans plus tard, Briar Rose, la Princesse, se réveille et découvre l’état apocalyptique dans lequel son époux a laissé son royaume. L’heure de la vengeance a-t-elle sonné ?
Efficace à défaut d’être novateur
On a l’habitude de découvrir le regard souvent singulier de Christopher Cantwell dans ses oeuvres. Avec le postulat de Briar, on pouvait s’attendre à ce que le scénariste dynamite d’une façon ou d’une autre les contes de notre enfance ! Il n’en est rien ! Si son récit recèle quelques excellentes idées, rien de très révolutionnaire ne parcourt Briar. Le scénariste livre un récit très efficace et agréable à lire qui mêle aventures, légère parodie et envolées horrifiques. L’ensemble est enlevé et fluide en s’appuyant sur des personnages travaillés et variés dans leur caractérisation. L’attachement du lecteur pour eux n’est pas immédiat mais se construit doucement pour finir par donner envie de suivre le quatuor qui s’embarque pour l’avenir.
Un mix qui marche plutôt bien
Christopher Cantwell mêle différentes atmosphères qui s’amalgament plutôt bien, proposant des scènes marquantes tantôt chocs, tantôt décalées. Très ponctuellement parodique et à l’humour léger, le récit s’appuie surtout sur une mythologie plutôt étoffée où magie, mythes et peuples variés s’enlacent efficacement et bénéficie de rebondissements efficaces. Au final, Briar est un très bon divertissement dont on aurait espérer que Christopher Cantwell lui injecte une dose d’audace supplémentaire !
L’efficacité est également au rendez-vous de la partie graphique ! Le trait brut de Germán García façonne habilement l’univers de Fantasy avec des designs travaillés et des décors immersifs à défaut d’être hyper créatifs. Matheus Lopes bonifie, comme toujours, les planches de teintes chaleureuses et subtiles. Une partie graphique qui, si elle ne justifie pas le grand format Urban, sans doute plus là pour attirer les lecteurs de Franco-belge, se montre réussie.
Briar est un divertissement de Fantasy efficace qui mêle aventures, légère parodie et envolées horrifiques. On aurait toutefois aimé retrouver l’audace habituelle de Christopher Cantwell ! On ira quand même lire la suite, motivés par le devenir du quatuor de personnages qui porte le final de ce premier tome !