Catwoman : Lonely City #1 (VO-DC Comics)

Catwoman : Lonely City #1
Date de Sortie
20 octobre 2021
Scénario, dessin, couleur, lettrage
Cliff Chiang
Editeur
DC Comics
La note de ComicStories
8

Peu de projets chez DC Comics attirent notre attention depuis de longs mois. Alors quand un projet Black Label dessiné par Cliff Chiang se présente, notre oreille se tend. Reste que le monsieur n’a à priori pas de pedigree niveau scénario d’où un regard curieux mais pas convaincu d’avance. L’artiste s’occupe de tout (scénario, dessin couleur, lettrage) dans cette mini-série prévue en 4 parties d’où une gestation sur deux années.

Dans ce récit hors continuité (mais y en a-t-il encore une chez DC ?), Selina Kyle sort d’une longue peine de prison. Dix ans auparavant, lors d’une terrible nuit, ont péri de nombreux héros dont Batman et le commissaire Gordon, et Selina s’est retrouvée emprisonnée. Il est désormais temps pour elle de se reconstruire et de se familiariser avec cette nouvelle Gotham, ultra sécurisée par des Batcops et dirigée par le maire Harvey Dent.

 

Cliff Chiang plonge avec aisance et efficacité le lecteur dans un monde en reconstruction et en proie à une hyper sécurité. Si l’idée n’a rien de révolutionnaire, elle se développe au fil des pages par petites touches, en faisant notamment appel aux médias – sans doute un hommage au Dark Knight de Frank Miller. L’auteur s’appuie sur des personnages aux rôles qui allient respect des caractérisations et fonctions adaptées à l’univers. Barbara Gordon, Harvey Dent ou encore Killer Croc se retrouvent à endosser des costumes plus ou moins inédits mais pertinents et crédibles.

Mais bien évidemment, c’est Selina qui est au centre de l’épisode. Sa caractérisation de femme usée par les années – surtout physiquement – fonctionne particulièrement bien et trouve une écriture très juste sous le regard de Cliff Chiang. L’auteur écrit plusieurs scènes touchantes qui distillent parfaitement l’état d’esprit de l’héroïne par rapport à son passé et aux évènements survenus. Cliff Chiang prend le temps de développer les relations entre personnages mais il sait aussi trouver des respirations plus légères, notamment avec un Killer Corc décalé.

Grâce à son écriture non linéaire et à une mystérieuse intrigue autour d’un nom prononcé par Batman avant de mourir, le scénariste capte l’attention du lecteur et le conduit jusqu’au cliffhanger efficace. On en redemande !

 

Graphiquement, Cliff Chiang ne déçoit pas. Sa filiation avec Darwin Cooke, qui a réalisé en compagnie d’Ed Brubaker l’un des meilleurs run sur Catwoman, est évidente et réjouissante. L’artiste propose un découpage très dynamique et cinématographique qui rythme idéalement l’épisode. Il maitrise autant les déambulations sur les toits que les scènes plus intimes où l’émotion surgit sans difficulté et où les ombres règnent en maitre. Les tonalités de couleurs choisies offrent un rendu chaleureux et plutôt cartoony. L’univers urbain développé à travers les décors est riche et tout à fait crédible et immersif. Comme il pouvait l’être sur Wonder Woman avec Brian Azzarello, le travail de Cliff Chiang convainc totalement sur Catwoman !

Si elle ne révolutionne pour le moment rien en matière d’univers et d’idées, la mini-série de Cliff Chiang débute avec une histoire maitrisée, très agréable à lire et à regarder ! 

8
Points forts
Une écriture très juste des personnages
Une très belle partie graphique
Une intrigue qui se suit avec plaisir
Points faibles
Très classique dans son déroulé, pour le moment