Spider-Man #001 – par Kidroy
Scénario : N. Spencer, D. Slott, C. Zdarsky, P. David
Dessins : R. Ottley, H. Ramos, J. Quinones, M. Martin, D. Williams, R. A. Height
The Amazing Spider-Man #1 : Une décennie se termine. En conséquence immédiate, c’est bien cette ombre d’un règne long qui plane sur Nick Spencer. Le principal déséquilibre de cet énième #1 (plus si fréquent sur le tisseur) est justement de délaisser les boucles de Dan Slott pour enlacer complètement la bride de la récidive. Spider-Man recommence, tout. Le patrimoine de Dan Slott n’est pas oublié, évoqué seulement pour ne pas frustrer ouvertement celui qui aurait tout lu. Spider-Man est la fausse suite de l’abattage de ce qu’avait construit Slott. En s’arrêtant là, la régression est immense. Peter Parker est plus jeune, sans un sous, sans travail, sans logement. Toutes ces vieilleries ne quittent jamais l’argile du Parker, condamné à la stagnation dans tous les domaines. Ceci étant dit, Amazing Spider-Man vu par Nick Spencer n’est pas forcément toxique. L’auteur renoue avec l’amour de la farce et de la plaisanterie avec un savoir-faire établi, largement sublimé par le trait unique de Ryan Ottley. Plus sobre, plus classique et en un sens plus personnel que Slott, Spencer vit Spider-Man. Et quand celui-ci se décide à ressusciter la Rousse MJ, me voilà acquis à la cause du Monsieur Captain Hydra. L’ère Slott est achevée, celle de Spencer sait déjà se faire apprécier.
Peter Parker : The Spectacular Spider-Man #301 : Numéro ignoré
The Amazing Spider-Man #801 : L’épilogue de Dan Slott sur sa décennie n’est pas publié dans le dernier kiosque de son ère, celui du mois dernier. Pas bien. Panini n’arrivant donc pas à assumer un fascicule uni il y a mois, le lecteur assidu devra se farcir la relance poivrée, 7.50€ pour l’épilogue. Sachant que l’impression, elle aussi, révèle l’indifférence de l’éditeur, puisque ce numéro est coupé sauvagement en deux, entre une page de publicité insolente. Décidément, cette nouvelle formule, vendue comme qualitative, ne l’est pas encore, surtout à ce tarif. La critique est envoyée. Sinon, comme tout hommage négligeant qui pullule ces temps-ci, The Amazing Spider-Man #801 a pour lui sa morale mignarde et ses mots naturellement bons. Sans l’envergure d’un Action Comics #1000, bien que le processus créatif mineur soit identique, AMS #801 s’oublie bien vite, sans bouffon, ni carnage, ni trace de rouge. Comme un fil tendu transparent entre les générations, évident mais fugitif.
Ben Reilly : Scarlet Spider #14 : Numéro ignoré
Le défaut de ce numéro est sur sa couverture, #001 (entendons-nous, #01 devrait suffire). Slott n’est plus là, Spencer prend la main avec un certain talent pour la grivoiserie et la distraction. L’auteur habitué des séries plus frivoles (et là aussi, oser un Captain America fièrement nazi n’est pas jovial, l’argument est valable) s’adhère avec aisance sur la toile à tisser. Des personnages reviennent, habitués ou inédits, je suis bien embêté de l’avouer, Nick Spencer écrivant Spider-Man, c’est recommandé.
Spider-Man #002 – par Kidroy
Scénario : N. Spencer, D. Slott, C. Zdarsky, P. David
Dessins : R. Ottley, H. Ramos, J. Quinones, M. Martin, D. Williams, R. A. Height
The Amazing Spider-Man #2-3 : La série ne manque pas d’identité. L’inspiration de l’auteur transparaît à plus d’un trait. Nick Spencer aime écrire la frivolité de l’intrigue, aime les gueules causantes, et bien évidemment tout s’y trouve. Le ton forcément, une corvée maîtresse à laquelle l’auteur se tue, comme une piquante fourmi noire. Sans se dédoubler, Nick Spencer décuple les embranchements, distrait mais appliqué, et nous, divertis et attentifs. On te suit Nick.
Peter Parker : The Spectacular Spider-Man #302-304 : Les transbordements de trio bon marché, emmené par Chip Zdarsky, coulent. L’auteur n’a pas ce talent de la focalisation, bien persistant par ailleurs sur son autre série Marvel 2 in One. Pourtant, mes rapides jets discrets entre ces pages n’ont rien de ravagés, la série ne s’embarrasse de rien, ne se pavane pas et semble investie de bonnes pensées. Mais, je perds mon attention, mal intentionné, ces épisodes fusent par leur futilité. Je dois bien me rendre à l’évidence mensualisée, je ne lis plus Peter Parker : The Spectacular Spider-Man.
Conclusion identique : Je suis le premier étonné à vouloir poursuivre en compagnie de Nick Spencer, habile, conscient de son talent pour harponner. Chip, lui, n’y est jamais arrivé, et ça ne changera pas ce mois-ci. Pour se lancer dans des toiles amicales, allez-y, nous ne sommes qu’au numéro #002.