CoMix Stories VF – Octobre 2019 (1)

Avengers#009 – Par Kidroy

Scénario : J. Aaron, D. Slott, T. Coates
Dessins : D. Marquez, M. Del Mundo, V. Schitti, Adam. Kubert

Avengers #14-15 : Décidément, la Chasse se célèbre en ce mois fongique. Pas de safari, préférez Van Helsing et ses proies crochues. Préférez plutôt Blade en armure souple, un nunchaku d’argent lacérant ces mêmes crochus autour du globe, à sa gauche et sa droite, les plus grands héros de la Terre. En face, le cénacle mutin des Carpates avec à sa tête le Colonel de l’ombre, Gatling en main et Man Thing sur les épaules comme perroquet ubiquiste personnel. Jason Aaron commande les meilleures hordes, avec des pouvoirs, les russes et les ailées. La Garde hivernale s’emmêle avec le Comte. Ces deux numéros explosent bruyants, musclés et enhardis par la fougue de David Marquez et l’embrasement du Rider. Mais, Avengers est plombé par son envie d’humour roublard. Une série à bride abattue mais pas débridée. Jason Aaron ne se sublime pas. 

Thor #9 : Roz Solomon rejoint activement les rangs de Jason Aaron dans son hall doré. Le soldat vert du disparu S.H.I.E.L.D est rattrapé par ses compétences. Le Wakanda ne peut pas laisser un talent pareil, vertueux à Broxton, inactif. Roz Solomon rejoint activement les rangs des Agents du Wakanda, force limitée tranchante, lancée autour du globe sur les ordres de la Panthère et de son lieutenant Okoye. Roz Solomon nous assure de retrouver des Trolls, des Géants, Agger (quelle première page !) et toutes les légendes que l’auteur affectionne depuis des années. Le numéro est farfelu, pittoresque bien servi par la dérision de Del Mundo, comme à son habitude. Cependant, le titre gagnerait à froncer un poil les sourcils en cette aube d’Edda sanguinaire. Il serait fou de se priver. 

Tony Stark : Iron Man #8 : Immédiatement, le numéro est fendu puisqu’une publicité découpe lâchement le numéro en deux. Pour ça, Panini ne mérite pas un suivi régulier de notre part. Commentaire que je prendrai au sérieux à partir de janvier 2020. Néanmoins, Tony Stark : Iron Man s’améliore, 1 après 0, puis après 1, Slott compose son programme, intensifie sa chicane sur les mondes virtuels dans lesquels nous nous perdons, le danger qu’ils y recèlent et le contrôle d’une quelconque entité malveillante à portée. Slott m’aspire lentement. Son fil narratif est tendu et je n’en décèle pas les ficelles. Tony Stark : Iron Man devient à suivre. 

Captain America  #7 : Coates est un écrivain et journaliste. La prose qui coule de sa plume s’incurve à chaque phrase. Captain America expulse savamment son phrasé, sa rondeur, sa technicité littéraire. Captain America est une série adroite avec les mots. Ross a quitté les 4 murs de son bureau pour les 4 planches de son tombeau. Colonne vertébrale brisée par un disque frappé, le suspect porte une étoile perspicace sur le torse ! Coates recycle Brubaker. Le recyclage, à partir de matériaux nobles, peut lui aussi expectorer une ressource précise, technique, pénétrante et pertinente. Captain America est cette ressource du recyclage. Ne pas en profiter serait déraisonnable. 

Avengers #009 s’affirme comme le meilleur choix mensuel chez Panini Comics. Ne négligez pas Captain America par Ta-Nehisi Coates (et son Black Panther non plus d’ailleurs), la série est nécessaire. 

Spider-Man #009 – Par Kidroy

Scénario : T. Taylor, N. Spencer, P. David, B. E. Hill
Dessins : J. Cabal, C. Bachalo, W. Sliney, N. Blake II

Friendly Neighborhood Spider-Man #1 : Un titre supplémentaire compromis par la Grande Toile, mais la toile est de soie. Ce nouveau titre s’avoue comme une journée du quotidien, boulangerie, légumier, sieste et lecture, ou quelque soit le sens d’ailleurs. Abrégé, innocent mais confiant et sincère, Tom Taylor se faufile dans le quartier, chez Peter. L’amicale Araignée du quartier est inoffensive, irrépréhensible mais attachante dans sa banalité journalière et bien tenue par le trait David Marquez de Juan Cabal. Fatigués des conseils administratifs présidés par Dan Slott, ou insupportés par le cirque des saltimbanques de Nick Spencer, vous pouvez prendre vos places pour cette représentation, pour ce premier numéro du moins. 

Amazing Spider-Man #14-15 : Chris Bachalo ressort les crayons après les excellents Spectacular Spider-Man #308-309, vos yeux sauront se satisfaire de ce qu’ils voient. Pour Spencer, qui virait au gribouillage lettré, la sentence n’évolue pas grandement. Inoffensif aussi, inconsistant, la Chasse s’apprête à ouvrir, il serait temps. Depuis quelques numéros, ça traque, ça déniche sans piquant ou délice. Spencer est dans son cocon molletonné, avec de la fibre d’humour qui casse parfois, du spectacle léger et la sociabilité de Peter (qui est toujours avec Mary Jane, et tout va bien). Nick Spencer doit ressentir la fébrilité de son écrit, préférant donc s’entourer des plus fins pinceaux. Amazing Spider-Man régale la vue. 

Ben Reilly : Scarlet Spider #23 : Numéro ignoré

Spider-Man Annual #1 : Le temps est un fluide linéaire, gardez-vous bien d’en perdre avec ce numéro. 

Spider-Man #009 est chapitré, et regroupe 3 numéros lisibles, balancés, admirables et à admirer. Spencer huile ses mousquets, prépare sa giberne, la Chasse va ouvrir … en janvier 2020 en France. Friendly Neigborhood n’a pas les épaules pour supporter le mensuel, le reste n’est pas mieux que ça. Des restes. Spider-Man va devenir délicat à recommander sur ces deux derniers numéros de l’année, puis cette fameuse chasse à 8.90€ ! Pas certain d’y revenir. Par contre, la couverture de ce mensuel capte un instant de la balançoire fibrée, un cliché du saut, figé, superbe. 

Venom #006 – Par Kidroy

Scénario : D. Cates
Dessins : R. Stegman

Venom #9-11 : Les violences parentales frappent encore. L’exclusion et le rejet d’enfants aussi. Le cancer, le plus grand mal cellulaire du siècle. La corruption, le mensonge et la compromission rongent jusqu’au bout. Certains médecins enveniment et le poison peut illusionner. Le liens se font et se délaissent. Abyssus Abyssum invocat, l’abîme appelle l’abîme. Ces trois numéros de Venom se noient dans ces abysses lugubres, dans lesquelles l’homme n’est pas grand. Un simple avatar de la bassesse pour manger le soir, accepter une poignée de main, rosser son voisin, abattre le fils du voisin … Je plaide coupable. Je plaide coupable. Plaide coupable. Coupable. « Venom #9-11 » est ce que j’ai lu de meilleur depuis … Thanos Wins par Donny Cates (décidément). 

Venom Annual #1 : Numéro ignoré (comment continuer après le choc précédent ?)

Superior Spider-Man #1 : Numéro ignoré

Venom #006 a en lui, fondu à l’intérieur, de telles ténèbres du genre, les ténèbres du jour, de l’habitude des villes. Le symbiote est une misère. Venom #9-11 sont 3 grands numéros chez un éditeur assidu à la politesse, sans remarque déplacée. Cates n’est pas de cette bienséance. Brillant (le reste du mensuel n’est même pas approchant).