Dans le grand édifice que façonne actuellement Joshua Williamson pour DC Comics, de l’inaugural Infinite Frontier au final à venir Dark Crisis On Infinite Earths, un point de passage loin d’être inutile est la série Deathstroke Inc. que l’auteur scénarise lui-même, parmi de nombreux autres travaux (Robin, Infinite Frontier, Justice Incarnée, Batman…). Urban Comics a choisi de ne publier le premier arc de la série que dans le Batman Infinite Bimestriel…c’est donc dans ce magazine qu’il a fallu aller chercher les nouvelles aventures de ce personnage original qu’est Deathstroke !
Dans ce début de série, Deathstroke a été recruté en même temps que Black Cannary par le T.R.U.S.T. afin de mettre hors d’état de nuire certains vilains. Mais l’organisation n’est-elle pas en train de les manipuler ?
Joshua Williamson s’empare d’un pan de l’univers DC Comics assez méconnu du grand public pour en faire un récit d’action et de suspens ultra efficace et très rythmé. Qui a entendu parler de La Légion Fatale, de Cheetah, de Balance…Pas beaucoup de lecteurs sans doute. Williamson fait le boulot pour mettre en avant ces personnages dans un récit cohérent qui fait la part belle à Deathstroke. L’ambigüité du personnage est bien exploitée dans une caractérisation très juste, son histoire familiale remise au centre des enjeux.
Si certaines situations sont un peu résolues rapidement, l’ensemble est très solide et permet d’enrichir tout ce que bâtît Joshua Wiliamson.
Reste la partie graphique qui ne pourra être du gout de tous. Howard Porter a un style très riche en termes de décors et de designs mais son trait a de plus en plus de mal à se montrer régulier, notamment sur les visages, parfois peu ressemblants d’une case à l’autre. Certaines double pages sont très belles quand d’autres planches ont vraiment un côté brouillon. Et ce n’est pas son remplaçant Paolo Pantalena, au trait très sec et pas très joli, qui va ravir les pupilles des lecteurs. Seul Stephen Segovia, au style plus sobre, conclut l’arc de façon satisfaisante.
Deathroke Inc. n’est pas une pierre à négliger dans l’édifice que concocte Joshua Wiliamson pour DC Comics. S’il faut aller la chercher au fond du Batman Infinite Bimestriel n°2, elle livre un récit enlevé qui apporte son lot de pièces au puzzle mis en place par l’auteur. A lire, malgré une partie graphique qui divisera !