Après une rencontre très moyenne avec les Teen Titans dans Dc Universe Rebirth Deathstroke, mais aux conséquences importantes, revoici le tueur Slade Wilson pour un nouveau tome de la série régulière. Ayant voulu faire revenir à la vie – sans succès – son fils Grant dans le crossover, Deathstroke a changé radicalement. Sur le chemin de la rédemption, il a une illumination divine et veut désormais faire le bien. Pour cela, il forme une équipe de jeunes « héros » assez hétéroclites constituées de Kid Flash-Wally West, Ravager-Rose Wilson, Jericho-Joseph Wilson, Power Girl-Tanya Spears et Terra-Tara Markov.
Depuis le premier tome, la série de Christopher Priest possède une force : son ambition et sa cohérence. De nombreux pions placés dans les premiers numéros montrent leur utilité dans cette troisième dizaine d’épisodes. Les relations familiales sont toujours au centre du récit, faites d’amour, de haine, de jalousie dans des imbroglios souvent menés par Slade Wilson mais également par son ex Adeline. Très vite, le doute s’immisce à propos de cette rédemption dans l’esprit du lecteur mais aussi de tous les personnages.
Le scénariste multiplie les sous-intrigues avec la mafia chinoise ou en convoquant la continuité DC Comics en faisant revenir le Dr Light ou la Société (Secret Society of Super Vilains). L’ensemble forme un tout cohérent qui s’agglomère parfaitement. Il écrit également un récit d’équipe où les relations entre les membres font des étincelles aux vues de sa constitution, chacun ayant la raison propre de sa présence. Echanges épicées, coups fourrés mais aussi travail d’équipe dans des scènes d’actions efficaces.
Si par moment, le rythme du récit a quelques trous d’air, Christopher Priest parvient à surprendre le lecteur constamment, sur le fond et la forme, tout en rappelant les événements précédents sans lourdeur aucune. Le lecteur n’est jamais perdu mais n’a pas non plus l’impression qu’on lui rabâche cent fois la même chose.
L’univers de Deathstroke n’a jamais été aussi étoffé et le scénariste offre une densité impressionnante à sa série.
Diogenes Neves s’occupe de l’essentiel de la partie graphique avec succès. S’il n’a pas la précision de Carlos Pagulayan – qu’on retrouve sur l’ultime épisode – son trait est très propre et la colorisation de Jeromy Cox permet une homogénéité appréciable. Comme depuis le début de la série, la partie graphique est excellente !