Donner un avis plus que mitigé sur un comic de Terry Moore ne fait pas du bien et paraissait inimaginable avant la lecture de Ever…Et pourtant…
Ever a dix-sept ans et rencontre Timothy, qui lui révèle bientôt qu’elle réalisera une ancienne prophétie le jour de son prochain anniversaire.
Premier Graphic Novel d’une quatre-vingtaine de pages réalisé par Terry Moore, Ever : The Way Out se place dans le genre de la Fantasy, au sens large du terme. L’auteur met à nouveau en scène une héroïne dont il a le secret. Mais si Terry Moore renoue avec les qualités de ses précédents travaux dans la première et la dernière partie de son histoire – les interactions entre personnages pourvoyeuses d’émotions multiples -, le cœur de son récit – qui occupe une quarantaine de pages – qui a pour contexte l’échange entre l’ange Timothy et Ever, s’avère extrêmement bavard, long et sans rythme. La relecture mystique à travers la création de Lilith n’est guère passionnante et ne parvient pas à toucher le lecteur. Même le genre Fantasy n’est finalement que très peu exploité alors que l’on s’attendait à quelque chose de nettement plus traversé par la folie qui émerge habituellement de l’esprit de l’auteur.
Restent donc l’introduction et la conclusion où le plaisir habituel rencontré à la lecture d’une œuvre de Terry Moore surgit à nouveau. Inattendu et émotions remplissent le cœur du lecteur mais le mal est fait. Ever : The Way Out est une déception.
Les dessins de Terry Moore sont toujours aussi sublimes. Son trait qui croque ces sublimes personnages féminins et son story-telling ultra efficace sont bien présents mais là aussi son dynamisme habituel s’évapore sur la partie centrale.
Terry Moore n’a finalement pas su gérer le rythme de son premier Graphic Novel, en forme de montagnes russes qualitatives. On restera toutefois sur le haut de la vague finale en attendant d’aller voir, avec enthousiasme, sa prochaine série régulière Serial autour de Zoé, personnage drôle et passionnant, créé dans Rachel Rising !
Ever : The way out est une déception ! Si l’on retrouve, par instant, toute la force des œuvres de Terry Moore, l’histoire ne passionne guère et pâtit d’un cœur au rythme mal géré.