Les hommages à Grant Morrison et Frank Quitely fleurissent actuellement, preuve de l’impact des deux artistes sur l’univers comics moderne. Après Ice Cream Man #17, qui rendait un superbe hommage à All-Star Superman #2, Jonathan Hickman, Russel Dauterman et Matthew Wilson s’attaquent à New X-Men #121. Le légendaire run de des écossais constitue forcément une inspiration pour les auteurs actuels de la franchise mutante. Mais l’épisode choisi est un épisode particulier puisqu’il est quasiment muet. Jean Grey et Emma Frost pénétrait l’esprit de Cassandra Nova afin d’obtenir des informations sur ce qui la liait au Pr Xavier.
Dans le Giant-Size X-Men, Jean et Emma se rendent dans une salle de soin sur Krakoa pour découvrir ce qui est arrivé à Storm, retrouvée inconsciente et blessée. Jonathan Hickman et Russel Dauterman sont crédités tous deux comme ayant co-écrit l’histoire. On peut imaginer que le scénariste de X-Men a fourni les grandes lignes avec les passages clés, notamment la dernière page, et que le dessinateur a eu une certaine liberté dans le déroulé. Quelques scènes sont clairement reprises de l’épisode New X-Men #121 – on pourra « comparer » certaines planches de Giant-Size X-Men et New X-Men #121 dans le diaporama ci-dessous. Les attitudes de Jean et Emma en début d’épisode, les visages penchés sur Cassandra/Storm, les escaliers de pierre qui se dérobent sous les pieds d’Emma ou encore la planche finale et son unique bulle de dialogue en sont quelques exemples.
Là où les différences se font provient surtout de la relation qui lie Jean et Emma. Dans New X-Men, les deux jeunes femmes se toisent et agissent séparément, alors que dans Giant-Size, elles unissent leurs forces pour parvenir à leur but. Une différence issue des récents événements mutants. Les éléments affrontés par les jeunes femmes sont également différents et sont le fruit de l’esprit de chaque dessinateur.
Quelle valeur a alors ce Giant-Size si l’on fait abstraction de l’épisode référence ? Pour qui n’a pas en tête ce New X-Men #121, force est de constater que Giant-Size n’est qu’un bel artbook dont le propos est trop léger. Le seul apport en terme d’histoire liée à Dawn of X est la révélation finale qui aurait pu prendre quelques pages dans un épisode d’une des séries régulières. Une certaine frustration ressort donc d’une lecture très rapide.
Reste la partie graphique, exceptionnelle. Que cela soit dans les idées, l’intégration de cases « hommages » ou les couleurs de Matthew Wilson, le résultat est sublime. Le duo d’artistes, déjà au sommet sur Thor, confirme qu’il forme une équipe incontournable du comics actuel.