Parmi les séries sorties par l’éditeur AWA, Hotell se place dans le genre horrifique. Scénarisée par John Lees, dessinée par Dalibor Talajic et colorisée par Lee Loughridge, cette mini-série est composée de 4 épisodes.
Ce motel perdu dans la campagne est un lieu sur lequel on tombe par hasard, après avoir tourné-viré, à deux doigts de renoncer à trouver une chambre pour la nuit…mais l’espoir peut se transformer en cauchemar…
John Lees adopte d’entrée les codes du genre anthologique du type Contes de la crypte avec le gérant de l’hôtel en narrateur un peu flippant. Si le premier épisode laisse penser que l’on va lire des épisodes indépendants, très rapidement l’histoire se développe au fil de la mini-série. Des personnages apparaissant furtivement dans un épisode se retrouvent en personnages principaux d’un autre, des événements esquissés à un moment se révèlent finalement sous un autre jour un peu plus tard.
Pour chaque épisode, qui narre une histoire quasi auto-contenue, John Lees construit des personnages au background étoffé et à l’histoire personnelle souvent sombre et violente. Secrets enfouis, actes inavouables, mysticisme, les objectifs de chacun sont particulièrement glauques et sources d’un suspens habillement distillé par le scénariste. La construction progressive amène des révélations surprenantes qui s’emboitent parfaitement. Si quelques pistes sont laissées en suspens à la fermeture du livre, elles auront au moins servi aux ressorts de chaque épisode.
L’ensemble forme un tout finalement assez surprenant et très agréable à suivre.
Graphiquement, le travail de Dalibor Talajic et Lee Loughridge est très efficace et rend bien le suspens des histoires. Par les designs des scènes d’horreur, ils participent à la réussite du titre. On aurait peut-être aimé que le côté horrifique soit davantage exploité par un trait plus singulier.
