Après des mois, des années de marasme et d’indigence scénaristique et éditoriale, l’annonce de l’arrivée de Jonathan Hickman sur les titres Mutants a redonné le sourire à nombre de lecteurs. Certes, le caractère ambitieux et intellectualisant de ses travaux, que certains trouvent dénués du fun inhérent aux comics, ne fait pas l’unanimité, mais il serait malhonnête d’affirmer que cette annonce n’était pas une excellente nouvelle, porteuse d’espoir !
Après lecture de cette première pierre d’un édifice que le scénariste veut bâtir à partir des deux séries House of X et Power of X qui, comme pour ses Avengers, devra nécessiter un guide chronologique de lecture pour s’en sortir, le résultat est-il à la hauteur des espérances ?
D’entrée, Jonathan Hickman donne aux Mutants une position de force. Terminée cette posture de victimes, même si le scénariste n’oublie pas les tourments qui ont traversé l’Histoire des X-Men. Ce sont eux qui dictent les choses et les humains qui réagissent.
Hickman crée, à partir de Krakoa, une mythologie qui veut instiller un nouvel ordre au monde. L’idée est plutôt bonne et amenée d’une façon qui impose les X-Men avec puissance. Les différentes pages descriptives des bien-faits de la drogue créée et des divers organismes mis en jeu révèlent l’ambition que veut donner le scénariste à sa saga. Cette partie de l’épisode est basée essentiellement sur les dialogues et les interactions entre les personnages. L’efficacité de l’ensemble est contre-balancé, dans les dernières pages, par un retournement qui semble toutefois un peu facile, en comparaison du reste de l’épisode. Jonathan Hickman développe également deux autres intrigues, dont une laisse une place importante à l’action. L’intrigue générale propose quelque chose de neuf et ne recycle pas des idées rebattues. En termes de rythme, l’épisode est bien construit. S’il reste introductif, à aucun moment le lecteur ne s’ennuie et n’a besoin d’une maîtrise excessive de l’univers X.
Les caractéristiques propres aux travaux de Jonathan Hickman sont présentes et ne surprendront ni les aficionados, ni les réfractaires.
Pepe Larraz est sans doute l’artiste qu’il fallait aux X-men. Son trait régulier et dynamique associé aux couleurs de Marte Gracia convient à merveille à ce nouveau départ. Il maîtrise les designs des personnages et les décors proposés fonctionnent parfaitement avec le script du scénariste. Longtemps orphelins d’artistes de haut niveau, les Mutants retrouvent également des couleurs graphiquement !
