Ice Cream Man – Tome 3 (VF)

Ice Cream Man - Tome 3
Date de Sortie
3 mai 2024
Scénario
W Maxwell Prince
Dessin
Martin Morazzo
Couleurs
Chris O'Halloran
Editeur
Huginn & Muninn
La note de ComicStories

Après deux premiers volumes tout bonnement excitants et offrant une réelle montée en puissance de la série, voici le troisième tome d’Ice Cream Man, attendu de pied ferme.

Depuis le numéro #1, les auteurs proposent des épisodes one-shot où des personnages récurrents interviennent de façon plus ou moins intrusive, notamment l’Ice Cream Man et son « double positif » Caleb.

Riccardus et Caleb

Alors que le volume précédent nous laissait sur un cliffhanger choc où l’un des deux protagonistes principaux étaient sérieusement mal en point, celui-ci s’ouvre sur un épisode se déroulant loin dans le passé, révélant ce qui lie l’Ice Cream Man et Caleb. L’on découvre ce qu’ils sont l’un pour l’autre et les raisons pour lesquelles on les retrouve depuis le début de la série en différents lieux et différentes époques. Toutes les éléments apportées densifient remarquablement la série. En filigrane des histoires proposées, W Maxwell Prince nous conte la lutte que se livrent les deux individus. La cruauté de l’un et la bonté un poil candide de l’autre sont patentes et bien mises en scène. Un épisode passionnant.

Le deuxième épisode se déroule au Mexique en 1919 où une histoire de mariage forcé entre une demoiselle et un général va mal tourner. Là encore, la cruauté du monde jaillit à travers ce général sans pitié mais l’auteur touche par son final tout en mélancolie. On notera que la moitié de l’épisode est en espagnol mais la traduction est fournie à la fin du volume.

Etrange monde de la télé et odyssée spatiale mortelle

Le troisième épisode propose une plongée dans la folie des émissions de télé réalité. Le déroulé est dingue et gore. Pris dans une sorte de labyrinte télévisuel fou, le personnage principal saute d’émission en émission basculant toujours plus dans l’irrationnel. Un personnage du premier volume s’invite pour une séquence assez terrifiante. W Maxwell Prince conclue son épisode de façon maligne, comme souvent.

Enfin, le dernier épisode se déroule dans le futur où un homme rescapé de la Terre anéantie va s’écraser sur une planète inconnue. Mystérieuse, cette histoire va s’avérer être une nouvelle pierre angulaire dans la lutte entre l’Ice Cream Man et Caleb. Là encore, on est surpris par les retournements proposés.

Une plongée dans l’étrange maitrisée

Cette nouvelle poignée d’épisodes étoffe l’univers d’Ice Cream Man en installant désormais clairement les personnages de l’Ice Cream Man et de Caleb. Leur lutte en arrière plan de ces histoires où, à nouveau, l’horreur et l’étrange s’invitent, est passionnante à suivre. Leur influence sur l’origine et le déroulé des histoires interroge toujours plus. L’apparition de personnages déjà vus dans d’autres épisodes interpelle sur l’idée d’un grand tout orchestré par l’Ice Cream Man. La variété des genres abordés et des contextes utilisés fascine et montre la maitrise du scénariste qui ne fait pas aucun faux pas. Chaque épisode recèle son lot de retournements inattendus.

A l’aise dans tous les univers 

La variété se retrouve également dans les dessins de Martin Morazzo qui fait, lui aussi, preuve d’une remarquable maitrise des genres. On le trouve aussi à l’aise dans le désert que dans une hacienda mexicaine ou dans l’environnement extra-terrestre. Ses décors, précis et minutieux, permettent l’immersion totale dans les scènes. Sa représentation de l’horreur et de l’étrange est toujours fascinante. Une belle partie graphique qui épouse parfaitement aux idées folles du scénariste.

Tout en confirmant son statut de bijou de série anthologique, Ice Cream Man étoffe sa mythologie pour le plus grand plaisir des lecteurs qui dégustent ces histoires aussi étranges que fascinantes ! 

Points forts
L'Ice Cream Man et son cousin Caleb au cœur de volume
La série gagne en densité
Les dessins de Martin Morazzo, plus immersifs et précis que jamais !
Toujours délicieusement étrange
Coup de cœur !